La Bruxelloise Iliona est-elle la nouvelle Angèle ?

Audacieuse, la comparaison avec l'autrice de « Brol » se justifie au moins sur deux aspects : leur savoir-faire mélodique respectif et la capacité de la jeune Belge à faire chavirer les cœurs sensibles.

Parfois, il suffit d’un single pour déceler un potentiel en construction. Ou plutôt, d’un unique remous pour apercevoir les prémices d’un séisme de grande ampleur. À l’écoute de Moins joli, un piano-voix d'une extrême sensibilité, c’est exactement la sensation ressentie : la certitude qu’Iliona, 20 ans, est de ces artistes capables d’affecter la vie des auditeurs et auditrices à travers des refrains qui fournissent aux gens comme elle le blindage nécessaire pour affronter la vie et ses aléas.

« C'est moins joli qu'un tout début, qu'un bouquet de rose, qu'un poème lu / C'est moins joli qu'un mot d'amour que l'on donne sans rien attendre en retour », chante-t-elle sur son dernier single, de cette voix touchante, d'une belle fragilité, qui fait beaucoup de bien à la joie toute bête de fredonner un air, comme pour éloigner le vague-à-l’âme.

Sachant cela, on ne doute pas une seconde que les choses risquent de s’accélérer ces prochains mois pour Iliona, qui dit avoir passé des nuits entières à travailler tous les aspects de son univers (musical et visuel). Il y a en effet peu de chances pour que cette fan de Françoise Hardy et Barbara continue encore longtemps de composer ses rengaines mélancoliques depuis sa chambre bruxelloise, à l’abri des regards. D’ici peu, on parie volontiers que ses chansons, qui donnent envie de redevenir adolescent et de se faire briser le cœur, séduiront les oreilles du grand public en même temps que celles des médias, spécialisées ou non.

À raison, tant Moins joli, mais également Rattrape-moi et J'ai du mal fascinent par leurs mélodies économes, leurs harmonies vocales et ces textes qui domptent le spleen dans l'idée de rendre plus douces les nuits écumées dans la solitude.