2020 M07 18
« Some Girls » - 1978
Il serait trop facile de ne mettre dans cette liste QUE des albums sortis dans les années 1980 et 1990. Si jusqu'en 1976, les Stones sont intouchables, la fin des seventies et les deux décennies qui suivent vont faire l'effet d'un coup de massue.
« Some Girls » est un peu le « Their Satanic Majesties Request » des années 1970 : un album qui divise. Pour certains, il s'agit d'un disque excellent, leur dernier grand album d'ailleurs. Dans une période où le disco et le punk dominent, les Stones s'en sortent plutôt bien et ne passent pas (encore) pour des vieux cons. Pour d'autres, c'est une petite amélioration comparé au « Black and Blue » sorti deux ans plus tôt, mais ça tourne un peu en eau de boudin.
« Dirty Work » - 1986
En 1986, les Rolling Stones sont en froid. Mick Jagger a sorti son premier album solo (« She’s The Boss ») sans rien dire aux autres et penche déjà sur le second, tout aussi dispensable. La troupe se réunit à Paris dans un studio (enfin, pas tout le monde, par exemple Charlie Watts a quelques soucis avec l’alcool et l’héroïne). Steve Lillywhite, collaborateur de U2, Peter Gabriel et Simple Minds, est aux commandes en tant que producteur. Tout est donc réuni pour faire un disque foireux, et ça ne manque pas. Keith enregistre ses parties à part, on laisse quelqu’un à la batterie et puis Mick Jagger pose ensuite ses voix quand il a un moment de libre. « Dirty Work », avec ses couleurs flashy, fait pale figure. Un fan, sur Amazon, ira jusqu’à commenter : « Une daube inexcusable. Quand le meilleur moment d’un album est une partie de piano solo qui dure à peine trente secondes et dont l’auteur n’est même pas crédité sur la pochette, il y a de quoi s’inquiéter. » On n'a pas mieux.
« Bridges to Babylon » - 1997
Qui, en 1997, avait envie d’écouter un nouvel album des Rolling Stones ? Ringardisés par le temps qui passe, le grunge, la Brit pop et bientôt l’indie-rock, le groupe est aussi attrayant d’un vieux doudou pour un adolescent qui découvre le cahier de La Redoute. Mais ça reste les Stones, alors ils écoulent quand même un paquet de CD à travers le monde et continuent de remplir les stades. Sur le papier, « Bridges to Babylon » veut faire le pont entre le blues rock qu’ils affectionnent depuis toujours et un son plus moderne. Ils engagent plusieurs producteurs, des collaborateurs en veux-tu en voilà et se perdent dans un mélange foireux entre la soul, le blues et le rock. You Don't Have To Mean It s’en sort avec la mention « bien » (pour l’audace). Pour le reste, vous pouvez passer votre chemin.
« Black and Blue » - 1976
Les fans crient. Quoi, les Stones perdent leur identité et se lancent dans le jazz (Melody), la funk (Hot Stuff) ou le « reggae » (la reprise de Cherry Oh Baby et Hey Negrita). Inimaginable. Fatalement, le disque est boudé. L'album est considéré comme le début de la fin pour le groupe, surtout après la période 68-72 qui a été tout simplement magique.
« Undercover » - 1983
Pour le dernier, la bataille entre « Voodoo Lounge », « Steel Wheels », « Undercover » et « A Bigger Band » fait rage. Mais un disque sort du lot : le troisième. De la pochette aux chansons (Wanna Hold You, qui a pu laisser passer ça ?), rien ne va. Là encore, ils décident de tout mélanger dans une marmite de mauvais goût indigeste sans queue ni tête. Un peu comme laisser fondre du beurre dans de l'eau bouillante pour réaliser un fondant au chocolat : ça n'a pas de sens. « Undercover » non plus.