2020 M11 25
Si vous étiez, comme une partie de la France, sur Twitter ce mardi 24 novembre au soir, il y a de fortes chances pour que vous soyez tombés dessus : la micro-polémique ayant suivi l'annonce d'Emmanuel Macron sur la réouverture des "disquaires". Un terme rapidement moqué par les internautes qui n'avaient visiblement pas entendu ce mot depuis août 1978 et qui semblent s'en être donné à cœur joie pour moquer un terme ringard.
Franchement @EmmanuelMacron
— 💥Liz&Révoltée 💥 (@WebsLiz) November 24, 2020
DISQUAIRES ??
Depuis quand vous avez pas mis les pied dans un centre ville🤣🤣#macron20h #EmmanuelMacron #Macron
Chouette les disquaires peuvent reouvrir ! #macron20h J’espère que les agences des PTT seront ouvertes aussi.
— Geoffroy Bragadir (@GBragadir) November 24, 2020
On est gouverné par un type qui croit qu il y a encore des disquaires. Fin de la blague.
— Camille Chardon 🇹🇼 🇭🇰 🇸🇪 (@Camille_fr_mary) November 24, 2020
N'en déplaise aux twittos, c'est pourtant le terme utilisé par une partie des mélomanes, ceux qui ont été privés des 334 points de vente indépendants répartis sur toute la France (source : ministère de la Culture). Rédigé en 2017, le rapport pointait un chiffre d'affaires moyen de 100 000 euros, généré à 70% par la vente de vinyles. "La profondeur de leur catalogue démontre leur rôle incontournable dans la promotion de la diversité musicale" pouvait-on lire. Oui, mais ça c'était avant le confinement, puis le reconfinement.
Classés sans doute un peu vite (comme les librairies) dans la catégorie des commerces dits "non essentiels", les disquaires ont subi comme tous les commerces culturels une purge économique qui devrait faire fondre inévitablement le nombre de disquaires répertoriés en 2017 (moins de 300 en 2020, en excluant les réseaux Fnac et Cultura).
Comme l'expliquait récemment au Monde Caroline Vinrich de la boutique parisienne Walrus, "la réalité, c’est qu’à côté des librairies, qui ont été mises en avant, ou les cinémas, nous sommes bien moins nombreux et moins organisés pour être audibles". La mise en place de “click and collect” n'aura quant à elle pas suffit à permettre aux boutiques de compenser les pertes. Voilà pourquoi l'annonce de cette réouverture dès le 28 novembre devrait peut-être permettre de limiter la casse, d'autant plus sur le mois de décembre, connu pour être le plus rentable de l'année.
Quant à ceux qui découvrent ces jours-ci le mot "disquaire", une carte interactive créée par le CALIF (Club Action des Labels et des Disquaires Indépendants Français) permet de découvrir d'un coup d'un seul la liste des magasins de proximité où trouver de bons albums, loin des sentiers battus.