Saez : "Je suis endetté depuis 15 ans, pour moi il n'y a plus d'artistes"

Réputé pour sa rareté médiatique, l’artiste français a opéré un retour fracassant ces derniers jours, en donnant une interview au lance-flammes au journal Le Parisien. Ni jeune ni con, et malgré ses 45 ans et ses récents ennuis de santé, Damien Saez n’a rien perdu de son goût pour la révolte.
  • Le 29 décembre dernier, le Zénith de Paris était réservé pour un petit événement, le grand retour sur scène de Damien Saez après trois ans d’absence. Lors de ce concert exceptionnel, l’artiste a enregistré en direct un album acoustique guitare-voix, nommé "Mélancolie" et composé quasi entièrement de nouvelles chansons.

    Un concept expliqué avant le concert dans une interview donnée au Parisien, où le journaliste a été interpellé par le prix des places : 116€ pour le concert, le double album en CD ou vinyle, un recueil de textes et un an d’abonnement à la plateforme payante culturecontreculture.fr, lancée il y a quelques années par l’artiste pour écouter sa musique.

    Après avoir rappelé que la location du Zénith de Paris lui coûte la coquette somme de 20 000€, Damien Saez explique qu’en raison de l’effondrement des ventes de disques, « c’est bien » s’il écoule aujourd’hui 15 000 exemplaires d’un disque. Et juste après, l’artiste fait quelques révélations sur son train de vie personnel :

    « Je suis endetté… Je ne fais que rembourser depuis quinze ans. Je n’ai pas les moyens de vivre à Paris (…) »

    Mais le plus surprenant est encore à venir, puisque l’interview nous apprend également que Saez est convaincu par les NFT/Blockchain, qu’il utilise pour ses nouveaux albums (avec un système permettant de rembourser leurs acheteurs), même s’il s’agit d’une technologie très décriée, dans le monde culturel comme ailleurs :

    « J’utilise le système des NFT/Blockchain, c’est l’avenir de l’Internet. Je n’ai pas besoin d’argent pour faire l’œuvre mais l’œuvre est à vendre. Et comme pour un tableau, l’acheteur est l'un de ses possesseurs. »

    Avant-gardiste sur la technologie, Saez n’a pas été pour autant convaincu par l’intérêt de la vaccination contre le Covid-19, malgré ses longs mois de convalescence causés par le virus il y a trois ans. Déjà connu pour son opposition et ses propos quelque peu complotistes sur les vaccins, la 5G et le pass sanitaire, Saez en remet une couche. À la question, « vous vous êtes fait vacciner ? », voici sa réponse :

    « Non. Vaccin ou pas, le pouvoir a séparé les gens. Leur manque d’honnêteté et leur entêtement ont fissuré la société. »

    Pour le bouquet final, Saez réserve ses dernières saillies verbales à la jeunesse…

    « Je peux pointer du doigt cette même jeunesse qui bronche plus vite pour George Floyd (…) que pour l’état de nos hôpitaux, qui a la tête tout le temps dans son téléphone. Ce monde est pire qu’avant, c’est l’enfer ! »

    Et les artistes d’aujourd’hui en prennent aussi pour leur grade, avec un jugement définitif :

    « Pour moi, il n’y a plus d’artistes… 99,9 % ne sont là que pour vendre des téléphones ou des streams ! « Fils de France », « J’accuse », « Il faut du gazole dans la bagnole », qui est toujours d’actualité… Depuis plus de vingt-cinq ans, je n’ai pas ménagé ma peine, mais j’ai de la chance de continuer sans avoir à twerker à la télé. »

    Que l'on partage son avis ou pas, il faut reconnaître que Saez applique en tout cas à la perfection le mantra YOLO !

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