2023 M01 2
Le 29 décembre dernier, le Zénith de Paris était réservé pour un petit événement, le grand retour sur scène de Damien Saez après trois ans d’absence. Lors de ce concert exceptionnel, l’artiste a enregistré en direct un album acoustique guitare-voix, nommé "Mélancolie" et composé quasi entièrement de nouvelles chansons.
Un concept expliqué avant le concert dans une interview donnée au Parisien, où le journaliste a été interpellé par le prix des places : 116€ pour le concert, le double album en CD ou vinyle, un recueil de textes et un an d’abonnement à la plateforme payante culturecontreculture.fr, lancée il y a quelques années par l’artiste pour écouter sa musique.
Après avoir rappelé que la location du Zénith de Paris lui coûte la coquette somme de 20 000€, Damien Saez explique qu’en raison de l’effondrement des ventes de disques, « c’est bien » s’il écoule aujourd’hui 15 000 exemplaires d’un disque. Et juste après, l’artiste fait quelques révélations sur son train de vie personnel :
« Je suis endetté… Je ne fais que rembourser depuis quinze ans. Je n’ai pas les moyens de vivre à Paris (…) »
Mais le plus surprenant est encore à venir, puisque l’interview nous apprend également que Saez est convaincu par les NFT/Blockchain, qu’il utilise pour ses nouveaux albums (avec un système permettant de rembourser leurs acheteurs), même s’il s’agit d’une technologie très décriée, dans le monde culturel comme ailleurs :
« J’utilise le système des NFT/Blockchain, c’est l’avenir de l’Internet. Je n’ai pas besoin d’argent pour faire l’œuvre mais l’œuvre est à vendre. Et comme pour un tableau, l’acheteur est l'un de ses possesseurs. »
Avant-gardiste sur la technologie, Saez n’a pas été pour autant convaincu par l’intérêt de la vaccination contre le Covid-19, malgré ses longs mois de convalescence causés par le virus il y a trois ans. Déjà connu pour son opposition et ses propos quelque peu complotistes sur les vaccins, la 5G et le pass sanitaire, Saez en remet une couche. À la question, « vous vous êtes fait vacciner ? », voici sa réponse :
« Non. Vaccin ou pas, le pouvoir a séparé les gens. Leur manque d’honnêteté et leur entêtement ont fissuré la société. »
Pour le bouquet final, Saez réserve ses dernières saillies verbales à la jeunesse…
« Je peux pointer du doigt cette même jeunesse qui bronche plus vite pour George Floyd (…) que pour l’état de nos hôpitaux, qui a la tête tout le temps dans son téléphone. Ce monde est pire qu’avant, c’est l’enfer ! »
Et les artistes d’aujourd’hui en prennent aussi pour leur grade, avec un jugement définitif :
« Pour moi, il n’y a plus d’artistes… 99,9 % ne sont là que pour vendre des téléphones ou des streams ! « Fils de France », « J’accuse », « Il faut du gazole dans la bagnole », qui est toujours d’actualité… Depuis plus de vingt-cinq ans, je n’ai pas ménagé ma peine, mais j’ai de la chance de continuer sans avoir à twerker à la télé. »
Que l'on partage son avis ou pas, il faut reconnaître que Saez applique en tout cas à la perfection le mantra YOLO !