40 ans après ses débuts, Daho annonce nouveautés et rééditions pour fêter l'anniversaire

En 1981, un tout jeune Étienne Daho sortait son premier album, « Mythomane ». En dépit de son échec commercial, il pose toutes les bases de son succès à venir. Quarante ans plus tard, le voilà devenu un incontournable de la chanson française, collaborant avec des artistes de toutes les générations. Un parcours qui se fête, avec des rééditions et réinterprétations inédites de certains titres.
  • Cet automne sera celui de Daho. À 65 ans, celui que certains appellent le « parrain de la pop française » est toujours aussi actif. Et en attendant un successeur à « Blitz », sorti en 2017, il fête ses quarante ans de carrière. D'abord, il recevra la Grande Médaille de la chanson française de la part de l’Académie Française. S’ensuivra ensuite une succession de sorties. Le 5 novembre, son album en duo avec Jeanne Moreau « Le Condamné À Mort », basé sur le poème de Jean Genet, sera réédité ; suivi le 19 du même mois d’un EP avec le duo disco Italoconnection, avec plusieurs versions inédites de leur single commun Virus X, sorti plus tôt dans l’année. Enfin, l’anniversaire de l’album « Mythomane » sera célébré avec plusieurs réinterprétations de son titre d’ouverture, Il Ne Dira Pas, ainsi que des reprises de Mythomane et Ton Cinoche.

    Un riche programme, qui a le mérite d’offrir un résumé concis de la carrière de Daho. Car si l’homme est bien sûr connu pour ses tubes pop (Tombé Pour La France, Le Grand Sommeil…), il est surtout un artiste toujours disponible et fidèle envers ses amis. Dernièrement, outre Italoconnection, on l’a vu réalisateur du dernier album de Jane Birkin, compositeur d’une chanson pour Maïwenn dans la Comédie musicale à venir Tralala, ou chantant aux côtés de ses vieux amis du Marquis de Sade en hommage à son chanteur Philippe Pascal, décédé en septembre 2019.

    C’est ce même Philippe Pascal qui a poussé Daho à se lancer. Ce dernier, proche de la scène rennaise, s’était lié d’amitié avec les Marquis, ainsi qu’avec Elli et Jacno. Tous participent ainsi à « Mythomane », et en retour, Daho leur restera toujours fidèle. C’est également du Marquis de Sade qu’est issu Arnold Turboust, co-auteur et complice durant de nombreuses années, jusqu’à l’album « Éden » en 1997. Le succès arrive en 1984, avec le deuxième disque « La Notte, La Notte », produit par Frank Darcel, toujours des Marquis de Sade. Et même en pleine gloire, Daho préfère réaliser des duos (notamment avec Françoise Hardy), et produire de jeunes groupes comme les Valentins, futurs réalisateurs artistiques réputés (notamment derrière « Fantaisie Militaire » de Bashung, et « Genre Humain » de Brigitte Fontaine).

    Petit à petit, il devient une figure fédératrice de la scène pop française, dans toute sa largeur, capable d’enchaîner une reprise d’Édith Piaf et une collaboration avec Philippe Zdar de Cassius. Après avoir écrit pour Jane Birkin où Sylvie Vartan, c’est à son tour de travailler avec de jeunes artistes à partir des années 2010, comme Rone en 2015, Jehnny Beth en 2013, ou encore Calypso Valois, fille d’Elli et Jacno. Tout ceci était récapitulé il y a dix ans, alors qu’il célébrait ses 30 ans de carrière dans un vaste coffret, réunissant bon nombre de ses collaborateurs et amis (dont Dani, Jeanne Moreau, Charlotte Gainsbourg, ou Marianne Faitfull). À l’image de sa voix, il choisit de ne pas remplir tout l’espace, de laisser de la place aux autres. Faisant le choix de l’élégance plutôt que l’omniprésence.