

Vendredi sur Mer en interview : "Je prends toujours ce que je fais avec légèreté"
La jeune artiste d’origine suisse sort son premier album intitulé « Premiers Émois » où elle chante autant qu’elle enchante sur des thèmes qui ont marqué sa vie.
2019 M03 22
Comparé à ton premier EP « Marée Basse », comment as-tu abordé cet album ?
Je l’ai composé avec Lewis OfMan et on a vraiment travaillé en symbiose. Il composait et j’écrivais au fur et à mesure, aux grés des évolutions des mélodies. Je lui donnais aussi des thèmes de chansons et des univers musicaux que j’avais envie d’explorer. C’était un travail d’équipe, plus mature et profond que sur l’EP où on était séparés. Là, on a beaucoup échangé sur nos influences (Philippe Sarde, des B.O. de films des années 1970) et ça nous a permis d’aller plus loin dans l’évolution des morceaux.
Est-ce qu’il y avait une ambiance que tu voulais donner à ce disque ?
Ce disque baigne dans la nostalgie. Beaucoup de chansons se réfèrent au passé. Ce ne sont pas des regrets, mais plutôt des flash-back que j’aimerais bien revivre. C’est lié au fait que dans mes textes, je parle de choses très sincères, comme un journal intime. Je ne fais pas forcément de chansons engagées mais je parle juste de ce qui m'anime et de ce qui me traverse.
On dit souvent que le premier album est celui d’une vie…
Oui, c'est exactement ça. L’expérience doit être libératrice. Ça doit aussi être l’album le plus sincère dans la vie de chaque artiste, car ce sont les premières chansons, les premiers mots.
J’aime beaucoup le morceau L’histoire sans fin. Tu as des préférences sur ce disque ?
Je crois que j'aime bien toutes les ballades comme Laisse-moi, celles qui sont un peu plus mélancoliques. L'histoire sans fin est un peu l'OVNI de l'abum avec des mélodies orientales. C'est la touche un peu fun que je voulais apporter. Elle se démarque, dans les instruments, dans les sonorités et ce n'est pas quelque chose que l'on retrouve sur les autres chansons.
Sur certaines chansons, tu assumes plus le chant. Tu te considères plus comme une chanteuse ou comme une artiste ?
Un peu des deux. Même s'il y a beaucoup de parlé-chanté, il y a toujours ce côté mélodique. Sur l'album, c'était une volonté de rajouter du chant car j'en avais envie. Et en concert, c'est un partage en plus, un refrain chanté ça reste facilement en tête et ça donne plus de relief.
Est-ce que tu penses que ta réussite, tu la dois au fait que la musique soit arrivée un peu sur le tard dans ta vie ?
Au début, je prenais la musique comme un jeu, donc je ne me mettais pas de barrière et je n'avais pas d'enjeu. Ça m'amusait de le faire et peut-être que les choses ont évolué dans ce sens grâce à ça. J'ai laissé le temps au temps. Durant trois ans, je sortais une chanson par an. C'était assez lent comme processus, mais ça m'a permis d'évoluer et de savoir où je voulais aller, de quoi je voulais parler. Mais je prends toujours ce que je fais avec légèreté.
L'album « Premiers Émois » de Vendredi Sur Mer est sorti le 22 mars sur le label Profil de Face.