2018 M11 2
Il est Inarrêtable. Ty Segall, l'un des rockeurs les plus prolifiques de ces dernières années, vient de sortir "Fudge Sandwich", un album de reprises fracassant. Comme à son habitude, la soupe est servie avec un supplément de fuzz plutôt bien dosé. Sur ce disque, le dinosaure Ty s'attaque à des bêtes aussi costaudes que lui : Funkadelic, Neil Young, Gong ou encore Spencer Davis Group. Là où il est (très) fort, c'est qu'il réussit à s'approprier les morceaux sans forcément les dénaturer. Une prouesse que seuls les meilleurs parviennent à réaliser sans se casser les dents.
Montagne russe. Si le titre Low Rider (de War) vient donner une fausse indication : le fuzz est remplacé par des sonorités plus électroniques. Ne vous inquiétez pas, la marque de fabrique de l'Américain revient très vite. Sa reprise d'Isolation de John Lennon est remarquable et celle de Hit It and Quit It de Funkadelic donne des frissons. Sur Pretty Miss Tity du groupe franco-australien Gong, il nous replonge dans sa période acoustique (le disque "Sleeper" sorti en 2013), dévoilant par la même occasion toute sa palette de musicien surdoué. Il termine en beauté avec Slowboat, une sublime reprise du groupe glam Sparks.
Verdict. Tout ça pour vous dire qu'une fois de plus, Ty Segall livre un disque consistant et bien ficelé, entre hommages à ses idoles et la volonté de montrer qui il est. Et même si, à force, on se dit qu'il devrait se poser un peu et prendre du temps pour lui (il a déjà sorti cinq disques cette année et en prévoit un dernier avec sa femme pour décembre), on est quand même bien content de l'écouter à chacune de ses sorties. En fait, quand ils sont bien faits avec une vraie touche de personnalité, les disques de reprises sont captivants. Sauf peut-être les reprises de chansons de Noël.