2018 M04 3
Février 2016. Trois mois après les attentats du 13 novembre ayant fait 130 morts (dont 90 au Bataclan) et des centaines de blessés, Jesse Hughes accorde une interview à Maïtena Biraben pour le Grand Journal. Encore très marqué par la tuerie, il craque à plusieurs reprises. Et finit par commenter les propos de Donald Trump déclarant que s’il avait été au Bataclan, il aurait utilisé son arme.
« Moi si j'avais eu une arme, j'aurais pu faire quelque chose. Je ne peux pas vous dire à quel point j'aurais préféré être face à ce choix plutôt que de vivre aujourd'hui avec toute cette merde. […] Je n'ai pas besoin d'un flingue. Mais je sais par expérience que Dieu a créé les hommes et les femmes et que les armes sont les seules choses qui les mettent à égalité. » Jesse 1, intelligence, 0.
Lors d’une interview accordée à iTélé le même mois, le chanteur en remet une couche concernant le port d’arme en France.
Mars 2016. Interviewé par la chaîne américaine Fox Business Network, l’Américain sous-entend cette fois-ci que certains vigiles du Bataclan sont complices des terroristes : « Ça semble évident qu'ils [les vigiles absents] avaient une raison de ne pas venir. »
La direction de la salle parisienne publie rapidement un communiqué dénonçant les propos tenus par le chanteur, indiquant que Jesse Hughes a « proféré de très graves accusations diffamatoires à l'encontre des équipes du Bataclan ». D’ailleurs, il se fera refouler à l’entrée du théâtre lors de sa réouverture un an après les attentats.
Mai 2016. Au printemps, Jesse Hughes continue sur sa lancée. Dans un entretien accordé au Taki’s Magazine, journal très à droite, le chanteur multiplie les propos racistes et complotistes, notamment à propos des responsables des attentats : « J’ai vu de mes propres yeux des musulmans célébrer dans la rue les attaques terroristes, et ce, en temps réel ! Comment savaient-ils ce qu'il se passait ? Il y a dû avoir une forme de coordination. » Ahem.
Mars 2018. Après une année 2017 loin de la lumière, on pensait que le chanteur s’était assagi. Mais non. À l’occasion de la « March For Our Lives », l’Américain s’en prend aux manifestants anti-armes à feu, en déclarant qu’ils sont « pathétiques et répugnants » : « Ils m'agressent et m'insultent, tout comme ils agressent et insultent tous les défenseurs de la liberté dans chacune de leurs actions. »
L’opposition entre les deux camps aux États-Unis divise une fois de plus le pays. Jesse Hughes décide quant à lui de publier de fausses photos d’Emma González, l’une des survivantes de la fusillade de Parkland et militante pour le contrôle des armes, ainsi que des dessins absurdes sur le port d’arme. Bref, il a depuis supprimé les photos et s’est excusé. Une fois de plus. Jusqu'à la prochaine récidive.