TikTok dans le viseur de l’industrie du disque

Les majors, détentrices des principaux droits, exigent des centaines de millions de dollars de la part de l’appli musicale la plus utilisée au monde.

1 milliard d’utilisateurs. Si vous avez moins de 30 ans, difficile d’avoir échappé au succès de TikTok, la plateforme de diffusion de vidéos en direct qui a déjà permis à plus d’un milliard d’utilisateurs d’improviser leur choré sur leur smartphone. Détenue par ByteDance, qui a fusionné Musical.ly et TikTok en août 2018, l’appli est un véritable carton chez les ados, au point que la société est actuellement valorisée à 75 milliards de dollars.

Fausse note. Le problème dans cette success story qui vaut à TikTok d’être qualifiée de « startup la plus précieuse au monde » selon Bloomberg est que les labels détenteurs des droits des chansons utilisées ne voient que très peu la couleur du business généré par l’application. Ainsi donc, un peu comme au début de l’internet (cf. l’affaire Napster), les trois grandes majors, Universal, Sony et Warner, semblent décidées à faire stopper la danse si un réel accord n’est pas rapidement trouvé.

TikTok n’est pas Spotify. Même si l’appli reverse déjà des droits aux majors, elle argue du fait qu’il ne s’agit pas d’un service de diffusion de musique en continu : « TikTok est destinée à la création et à la lecture de vidéos brèves. Il ne s'agit tout simplement pas d'un produit destiné à la consommation de musique pure », a expliqué Todd Schefflin de ByteDance. Pas sûr que les labels l’entendent de cette oreille, qui plus est maintenant que l’industrie du disque a retrouvé des couleurs (+10% en 2018), aidée en cela par des plateformes de stream comme Spotify ou Apple Music.

Largement utilisée par les 13-18 ans, TikTok représente un vivier d’auditeurs non négligeables pour les marchands de musique ; reste donc à savoir qui de l’appli ou des labels aura le dernier mot dans ce qui ressemble à un karaoké géant.