2017 M11 3
Adorée par Beyoncé, Kanye et Björk, la nouvelle signature de Warp est un cas à part.
Attendu depuis des lustres, le premier album de l’Américaine Kelela, 34 ans, ouvre la voie à un R’n’B décloisonné, où s’enlacent les vocalises jazz, le R’n’B référencé et une électro futuriste aux relents industriels. Mise sur un piédestal (qu’elle n’a pas volé) par Beyoncé, Solange, Kanye West et Björk avec le renversant EP "CUT 4 Me" en 2014, Kelela est dans la foulée devenue le nouveau pari du label Warp.
Prends-moi à part. Aujourd'hui, elle nous invite à écouter album "Take Me Apart", ce qui, vu la qualité de l'objet, ne nous demandera pas trop d’effort. Sans peur de la lenteur qu'elle savoure aussi en chantant, elle permettra peut-être aux fans de soul/R'n'B de laisser enfin Aaliyah en paix. Sur son premier album, le magnétisme vocal de Kelela attire le gratin des producteurs du moment : Arca, Vénézuélien qui s’est révélé en travaillant avec Björk, ou encore la Britannique Romy Madley Croft des xx.
Du gospel au metal. De filiation éthiopienne, Kelela a commencé par imiter des chants de gospel puis a attrapé le micro d’un groupe de metal progressif. Plutôt que s’insérer dans un mouvement préexistant, elle a inspiré à ses collaborateurs son propre moule sonore, mais du type plutôt souple, d’un titre à l’autre. Sur le titre Jupiter ou sur Blue Light par exemple, elle balise cette nouvelle soul, aux rythmiques jamais paresseuses, que son flow ralentit dès qu’elles s’emballent du côté le plus club de l’électro. On en ressort avec une seule question en tête (pardonnez-nous) : Kelela suite ?
Kelela - "Take Me Apart" (Warp)
En concert le 1er décembre à Paris.