Sofiane est-il l’unificateur dont le rap français avait besoin ?

Avec la sortie de son album « 93 Empire », le rappeur du Blanc-Mesnil a réuni tout le gratin de la Seine-Saint-Denis. Un haut fait loin d’être courant.
  • Marque de fabrique. Le rap français est un milieu animé par des groupuscules. Chaque rappeur a ses affinités avec d’autres, mais surtout pas avec tous. Et la neutralité est rare. Généralement, soit un rappeur en aime un autre, soit il le hait. Avec Sofiane, c’est différent. Sa notoriété, il l’a acquise au fil de sa série de vidéos intitulée #JeSuisPasséChezSo, où l’on pouvait suivre les différentes étapes de son pèlerinage dans différentes cités franciliennes, qu’il immortalisait un clip après l’autre.

    Là, déjà, malgré son statut d’atiste émergent dans le rap, Sofiane détonait et montrait que les tensions entre cités, artistes ou quelconque autre animosité qui dépasse le domaine de la musique, c’est bien simple, tout l’monde s’en fout.

    Devoir de citoyen. « Il y a des gens qui ne s’aiment pas forcément et qui se croisent sur ce projet, d’autres qui ne se serrent même pas la main, mais pour le drapeau, tout le monde est passé au-dessus de plein de considérations et d’ego », explique Sofiane à 20 Minutes. Car sur « 93 Empire », il y a du monde : 40 rappeurs, dont Kaaris, Vald, NTM, Sadek, Hornet la Frappe ou encore Mac Tyer. Ce dernier avait d’ailleurs été, en 2005, l’auteur avec son posse Tandem de 93 Hardcore, encore considérée comme l’hymne du département.

    Ce qu’a réussi Sofiane semblait jusqu’ici irréalisable. Si lui parle de l’exaucement d’un « rêve d’enfant », Kool Shen, la moitié de NTM, considère cet album comme un médium de choix pour montrer que dans le 93, « il y a aussi de l’amour, de la paix et de la transmission ».

    Et cela se ressent à travers le projet « 93 Empire », en écoute ci-dessous.