2018 M06 6
En plein buzz. Acclamée par Pitchfork, le New York Times et un tas d’autres médias américains influents, invitée sur scène par Angel Olsen lors de la dernière édition de Coachella, signée chez Matador Records (Algiers, Belle and Sebastian, Savages, Queens Of The Stone Age) : un bref coup d’œil à la biographie de Lindsey Jordan (aka Snail Mail), 19 ans à peine, suffit à répondre par l'affirmative à la question (un brin racoleuse, on l'avoue) posée en titre de cet article. « Et si tu trouves quelqu'un de mieux, je continuerai de te voir partout / Pour toujours, demain, et tout le temps », fanfaronne-t-elle sur Pristine.
DIY. L’intelligence de l’Américaine, née et basée à Baltimore, est d’avoir enregistré ses projets toute seul, sans l’aide d’un producteur au nom clinquant : Jake Aron, véritable orchestrateur de « Lush », a tout de même un CV à faire saliver les wikipedistas (Solange, Grizzly Bear, Jamie Lidell), mais il reste encore majoritairement inconnu du grand public. Autant dire que, même si elle n’est pas l’artiste la plus extrême du circuit (sa mère la conduisait à ses différents concerts il y a encore peu), Snail Mail semble bien décidée à faire les choses à sa manière.
Furie rock. Deux ans après la sortie de « Habit », c'est bien « Lush » qui permet de le vérifier. Car, si son premier EP ressemblait à un journal intime, regroupant six morceaux « pas vraiment destinés à être entendus » comme elle le prétendait à W Magazine, son premier album, lui, la voit assumer son homosexualité et démontrer tout son potentiel mélodique, entre riffs nonchalants, refrains bruts et envolées presque lyriques.
Avec toujours ce regard naïf et romantique sur le monde qui l’entoure. « Quand j'aurai 30 ans, je rigolerai de savoir à quel point c'est bête ! », entonne-t-elle sur Dirt. Quand elle aura 30 ans, on se dira probablement quelle chance on a eu d'assister à la naissance d'une artiste aussi punk dans l'âme qu'émouvante dans l'attitude.
Crédit photo : Shantel Mitchell