2016 M10 27
De NTM à Popstars. Autant le dire d’emblée : Sébastien Farran est le cauchemar des intégristes hip-hop, ceux qui croient que le talent se confond avec des velléités underground et une démarche jusqu’au-boutiste. La raison ? Après avoir managé NTM, produit Raggasonic, marié Lady Laistee et géré la carrière solo de Joey Starr, dont il fait la rencontre en 1989, ce fils et petit-fils de la balle (son grand-père a fondé RTL, son père en a dirigé les programmes) s’est peu à peu éloigné du circuit des MJC pour gérer les carrières d’artistes pop (Cocoon, Tété, Izia) ou électro (Étienne de Crécy, Curry & Coco). Et tout cela avant de prendre en charge la carrière de Johnny Hallyday en 2012. Cinq années plus tôt, il disait même adieu à toute street credibility en jouant les jurés dans Popstars.
Homme à tout faire. En vrai, Seb Farran ne se refuse rien. Ni de mettre sur pied le BIG Festival à Biarritz en 2009. Ni d’étaler ses bisbilles avec Joey Starr dans les médias à travers une lettre ouverte pleine de rancune et d’impudeur. Ni de prendre les rênes du label Island Records (C2C, Kavinsky). Ni de réduire le rap à une culture adolescente à travers l’événement Génération Rap RnB, sorte d’Urban Peace pour midinettes organisé en 2004. Depuis ses débuts, c’est simple, le producteur et manager français fait tout pour brouiller les pistes et imposer son nom comme l’un des plus atypiques de la scène hexagonale.
« La Sécurité sociale de Joey. » C’est en tout cas en grande partie grâce à celui qui, à onze ans, bossait déjà sur les tournées de The Police et The Jam que NTM est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Soit celui que DJ Spank surnomme « la Sécurité sociale de Joey », celui qui a fait signer le premier contrat du duo sur un transfo électrique dans le 7ème arrondissement parisien, lui qui a longtemps partagé le même matelas que le Jaguar Gorgone lorsque les finances étaient au ras des pâquerettes. De là à certifier que le lit de Joey Starr est le plus court chemin pour finir dans les petits papiers de notre Johnny national, il n’y a qu’un pas que l’on ne préfère pas franchir.