2016 M12 9
« Je suis complètement narcissique, obsédé par ma propre personne et tout ce que j’écris est merveilleux et étonnant », confiait Ryan Adams en 2001, quelques heures avant une prestation acoustique parisienne au Café de la danse. Il y a quinze ans, les déclarations de l’ancien leader de Whiskeytown pouvaient presque être perçues au premier degré : à l’époque, l’album « Heartbreaker », merveille americana sortie en 2000, avait été prolongé par l’ambition du double album « Gold ». Ryan Adams était signé sur une major, Joan Baez reprenait ses chansons et Elton John jammait avec lui sur les plateaux de MTV. Too much too soon ? Le Kanye West de l’alt-country allait bientôt déchanter…
Doublement atteint des syndromes de la songwritite et de la recordite (des symptômes rares pouvant pousser à sortir un disque par an et à ré-enregistrer en acoustique des albums complets des Strokes ou, plus récemment, de Taylor Swift), Ryan Adams avait fini par crouler sous le poids de son hyper-productivité. Rétrospectivement, les douze LP publiés entre 2003 et 2014 avec son backing-band The Cardinals ou en solo sont l’œuvre d’un solide artisan folk-rock doublé d’un performer au bagout irrésistible, en témoignent les interludes hilarants du « Live at Carnegie Hall » paru l’an dernier. Adams sera de retour le 17 février avec « Prisoner », un nouvel album, dit-on, inspiré de son récent divorce avec la comédienne/chanteuse Mandy Moore et anticipé par le premier extrait Do You Still Love Me ?. Y aura-t-il encore quelqu’un pour aimer le soldat Ryan ?