Roselyne Bachelot peut-elle faire une bonne ministre de la Culture ?

Si cette nomination en laisse plus d’un sceptique, elle amène une bonne nouvelle malgré tout : une place vient de se libérer aux "Grosses Têtes".

« Si ça se trouve, Roselyne Bachelot va acheter 92 millions de disques et sauver le milieu de la musique. » En un tweet, l’artiste auvergnat Pain-Noir évoque avec ironie le scepticisme qui accompagne la nomination de Roselyne Bachelot à la tête du ministère de la Culture. On le comprend : on parle ici d'une ancienne pharmacienne passée par le ministère de la Santé, de l'Écologie, des Solidarités et de la Cohésion sociale, et qui avait juré, en 2017, ne plus vouloir remettre un pied en politique. Une femme de parole, donc…

Une femme de goût également, elle qui confie à qui veut bien l'entendre son intérêt prononcé pour le chant lyrique et l'opéra. La preuve : fut un temps où elle était éditorialiste sur France Musique, le temps d’une rubrique où elle étalait sa passion pour Mozart, Beethoven, Verdi et défendait son amour du « patrimoine français ». Quant aux scènes de musiques actuelles, Roselyne Bachelot, 73 ans, tente tant bien que mal de raccrocher le wagon : « J'écoute de tout, notamment en live, je suis par exemple allée au concert de Youssoupha, révélait-elle dans une interview à Néon. J'aime bien Nekfeu, tous les gars de Sexion d'Assaut, Maître Gims. J'ai même rappé avec La Fouine. Un grand moment. »

Malgré tout, il faut bien le dire, sa nomination en tant que ministre de la Culture pose problème, et laisse perplexe la plupart des acteurs du secteur culturel. Parce que cette nouvelle fonction témoigne une nouvelle fois d’un entre-soi politique, où chaque ministre peut changer à sa guise de ministère, peu importe ses qualités initiales. Parce que c’est la troisième fois en quatre ans que l’État nomme un nouveau ministre de la Culture, témoignant ainsi d'un manque d'idées claires quant à la gestion dans ce domaine.

Et parce que le défi à relever est bien trop conséquent pour le confier à des mains qui n'auraient pas tous les outils à disposition pour stopper l'hémorragie actuelle : soit un secteur qui vient de voir chuter son chiffre d'affaires de 22 milliards d’euros. Bref, ce nouveau projet débute à peine, mais force est de constater qu'il ne sent pas vraiment la Rose(lyne)…

Crédits photo : Alain Jocard/AFP