Retour sur « Dig Out Your Soul », l'album oublié d’Oasis

  • Sorti en octobre 2008, le septième et dernier album studio des stars de la Britpop fête ses 10 ans. Et ce n’est pas forcément celui qu'on retient, malgré toutes les bonnes intentions.

    Démesure. « J’ai envie de faire un disque vraiment putain de colossal » ; « Il va être super en live »; « Ça va être un disque classique. » Connus pour être plus qu’arrogants, les frères Gallagher ne tarissent pas d’éloges quand il s’agit de parler, en 2008, de leur nouvel album « Dig Out Your Soul ». La communication autour du disque est à l’image du groupe : démesurée. Ils font des pubs à la télévision et dans les journaux et leurs têtes sont placardées dans toutes les grandes villes en Grande-Bretagne. Le groupe sort même un documentaire sur les coulisses de l’album. Ça marche : dès le premier jour de sa sortie début octobre, ils vendent 90 000 copies. Ils montent à 200 866 après une semaine, plaçant l’album au top des charts. 

    Not fucking great. Après « Standing on the Shoulder of Giants » (Liam, on parle de Little James ?), « Dig Out Your Soul » est donc le deuxième pire album d’Oasis. Malgré toutes les bonnes intentions du groupe pour revenir en force, la plupart des titres peinent à convaincre et manquent d’originalité. L’album donne l’impression qu’Oasis n’est qu’une pâle version d’eux-mêmes, essayant à tout prix de retrouver une deuxième jeunesse à jamais perdue. Les critiques sont diverses et variées : NME lui donne un 8/10 alors que Pitchfork ne dépasse pas la moyenne avec un 4,9/10. 

    Retour raté. Si ce disque fait partie des « oubliés », c’est parce qu’il a été occulté par la séparation du groupe un an plus tard, le 28 août 2009, juste avant de monter sur scène à Rock en Seine. Assez vite, Liam décide de continuer sans son frère avec Beady Eye et fera deux albums très mauvais, jouant sur sa célébrité et son charisme pour vendre. Noel formera lui aussi rapidement un groupe pour concurrencer son frangin, laissant à « Dig Out Your Soul » un goût amer et le statut de dernier album d’un groupe donnant l’illusion d’être faussement « sur le retour ». Un retour raté.