2020 M01 31
En chœur. Ça a fait tilt avec une vidéo d’un concert à Motherwell, ville située à quelques kilomètres de Glasgow. The Snuts, un jeune quatuor écossais, est filmé en train de jouer l’un de ses morceaux phares : All Your Friends. Dans la petite salle, l’immense majorité du public reprend en chœur les paroles, comme quand Arctic Monkeys débutait les premières notes de From The Ritz To The Rubble quelques années plus tôt. Les « pow pow pow » s’envolent dans les airs comme si cette mélodie avait toujours été dans leur tête et The Snuts arrive, en reprenant la recette anglaise des chansons que l’on scande comme si on était à un match de Liverpool, à galvaniser la foule.
Adopter son style. Les quatre garçons originaires de Whitburn, toute petite ville coincée entre Édimbourg et Glasgow, ont réussi à conquérir leur pays avec justement, ce mélange de mélodies catchy dont on a du mal à se passer et des concerts qui, comme vous avez pu le constater, sont animés. Un petit buzz qui est arrivé jusqu’aux oreilles de Parlophone qui a signé les Écossais, dont le premier vrai EP sortira en mars prochain.
Un premier morceau intitulé Fatboy Slim est déjà disponible, avec une belle intro à la Rolling Stones et un refrain à la Arctic Monkeys. Mais il leur faudra bien plus que de copier leurs idôles pour gravir les échelons. D'ailleurs, On ressent les mêmes vibes monkeyiennes (le jeu de batterie, le chant, la structure) sur une autre chanson baptisée Manhattan Project.
Copié-collé. Car si le fait d’entendre les influences sur certains morceaux n’est pas dérangeant, quand elles sont trop présentes, la comparaison devient inévitable. Et le manque d’originalité se fait sentir, comme sur leur titre Juan Belmonte qui ressemble à une pâle copie des Black Keys.
Pourtant, le groupe explique dans cette interview qu’ils ont énormément de chansons, dans plusieurs styles différents, mais qu’ils se concentrent à sortir celles qui sonnent bien en live. « Nous avons un grand catalogue de chansons et certaines qu’on ne joue pas parce qu'elles sont tellement différentes de ce que les gens ont l'habitude d'entendre de nous. Je pense que ça va probablement être une bonne chose pour l’album, et c'est aussi pourquoi on sort des morceaux différents avant l’album. On ne veut pas que les fans soient trop surpris quand on sortira des chansons qui ne vont pas à 100 à l’heure. »
Ce qui a fait le succès des Monkeys, c’est en partie un son propre au groupe, ce qui manque pour l’instant à The Snuts, qui teste un peu tout et n’importe quoi tant que ça sonne bien. Une stratégie qui, à terme, ne suffira plus pour aller de l’avant et dépasser les frontières de la Grande-Bretagne. Avec le Brexit, ça sera encore plus compliqué.