2019 M07 11
Conçue pour durer. Voilà deux ans que l’on n’avait pas vraiment eu de nouvelles de Sampa the Great. C’était en 2017 avec la sortie de son EP « Birds And The BEE9 », et c’est tant mieux : dans une époque où tout va trop vite, cela nous a laissé le temps de digérer pleinement ses morceaux, trop intenses, trop singuliers, trop hybrides et trop spirituels pour lasser ou ne pas durer. Il semble de toute façon que Sampa the Great soit taillée pour séduire. Pour preuve, on l'a repérée en première partie de Thundercat, Ibeyi, Hiatus Kaiyote ou Kendrick Lamar. Solide.
Il était une fois. Pour bien comprendre qui est Sampa the Great, il faut retourner en Afrique australe aux débuts des années 1990. Née en Zambie et élevée au Botswana, Sampa grandit au milieu de ses tantes, dans un petit village, avant de prendre un billet d'avion pour l'Australie. Objectif : obtenir son diplôme d'ingénieure du son. Ce sera l'occasion de rassurer son père... Car Sampa, elle, a d'autres ambitions : passionnée par 2Pac et Lauryn Hill, elle rêve d'être rappeuse. Alors, en parallèle, elle écrit : des poèmes, de la musique, du rap.
Son de la diaspora. Aujourd’hui, son premier album va lui permettre d'asseoir son nom sur le trône. Il y a quelques semaines, on découvrait émerveillé Final Form et son sample fabuleux de Stay Away From Me de The Sylvers ; puis OMG et ses velléités hip-hop et son envie de questionner le patrimoine africain.
Un thème qui, visiblement, a servi de fil rouge pendant l’enregistrement de « The Return » : « Je sens personnellement que les gens du continent ont un devoir envers la famille de la diaspora, celui de propager à nouveau notre culture, nos langues, notre spiritualité, nos façons de faire et de savoir nous enrichir nous-mêmes, explique-t-elle. Le foyer est décrit de bien des façons et signifie beaucoup de choses différentes pour tout le monde. J’ai dû redéfinir dans ma tête et dans mon esprit ce que signifiait la maison. »
À noter que Sampa the Great sera en concert le 21 novembre au Point Éphémère.