2018 M09 27
Double A. Né à Paris, Adam Naas ne partage aucun lien de parenté avec un quelconque mythique rappeur new-yorkais éponyme - à un « A » près. Il n’a d’ailleurs rien en commun avec lui : à 25 ans, Adam est hypersensible, timide, lunaire, comme une feuille de peuplier qui se laisse porter au gré du vent. Le tout incarné par une allure androgyne, un corps parsemé de petits tatouages planqués et une chevelure à faire frémir Jim Morrison. Dans son Spotify, du rap, de la soul, du R’n’B et du rock indépendant. Le garçon se veut éclectique, et promet que tout cela se ressentira dans sa musique. À l’écoute de Fading Away, on est tenté de le croire.
Coup d’un soir. On connaît la chanson : un type plutôt talentueux débarque, séduit son petit monde avec sa voix de velours, cantonne un air que ses fans vont chantonner jusqu’à la frénésie, pour ensuite ne pas revenir. Un one hit wonder, comme l’appellent nos amis British. Adam a failli en être un. Car le succès colossal de Fading Away, il ne l’avait pas envisagé. Devant la carrière qui s’ouvrait à lui, il a douté. « J’ai dû prendre du temps pour moi, me recentrer, me demander si je voulais vraiment faire ça, si j’avais envie de me dévoiler », a-t-il admis dans une interview accordée à YARD.
Et puis s’en va (pas). Adam a finalement pris sa décision : il reste. Timide à souhait, il a appris à dévorer la scène et à se métamorphoser lorsque l’instrumentale démarre, comme le font les vrais. Un an après le morceau de l’émancipation, il sortait son premier EP, auquel il a donné son nom. Boom. Lui qui se disait surpris par son succès a dû s’y faire, car tout a déferlé : tournée internationale, de L.A. À Sao Paulo, et signature chez Mercury. Là, c’est sérieux. Adam ne peut plus faire machine arrière. Et ça tombe bien, il ne semble pas enclin à le faire.
En témoigne son premier album, « The Love Album », sorti le 21 septembre et en écoute ci-dessous. L’ancien timide se veut désormais prêcheur. Sa doctrine, c’est l’amour.