L'histoire de la pochette chelou du "Currents" de Tame Impala
Après avoir sorti deux albums acclamés par la critique, les Australiens décident de changer radicalement de son en 2015 avec “Currents”. Et qui dit évolution sonore, dit évolution visuelle. Le groupe revient alors avec une pochette aux allures psychédéliques qui a complètement retourné le cerveau des fans.
2021 M05 22
Pour concevoir la cover hallucinogène de “Currents”, rien de mieux que de contacter un expert en la matière. Ca tombe bien, Kevin Parker, leader du groupe, en connaît : Robert Beatty. Même si le graphiste n'est pas vraiment connu du grand public, Kevin est familier avec son œuvre, et sait pertinemment ce qu'il recherche. Dans une interview pour ISO50, ce dernier dévoile comment la cover est née : “Les idées de Kevin pour la pochette de l'album étaient toutes basées sur la façon dont le liquide ou l'air s'écoule autour des objets. Il m'a envoyé un tas de dessins et de graphiques dont je me suis inspiré.”
En y incorporant de drôles d’effets d'optique, la pochette de “Currents” emmène ses auditeurs vers un pan psychédélique inexistant sur les artworks précédents de Tame Impala.
Les fans du groupe se sont énormément interrogés sur une éventuelle signification cachée dans cette pochette. Sur “Currents”, les membres de Tame Impala s’éloignent du rock pour se rapprocher de la pop et de l’électro. Et si cette transformation musicale était présente sur la cover du disque ? Selon certaines théories, ces lignes symboliseraient l’ancien son du groupe et cette bille métallique, le nouveau rige. La volonté des Australiens serait donc d’expliquer à leur public ce changement drastique de musicalité à travers leur artwork. Pourquoi pas.
La deuxième piste mène aux covers des singles qui ont précédé l’album. Toutes font écho à l’esthétique de la pochette finale, mais selon certains, elles se suivent et racontent une histoire bien précise. Tout part d’un entretien de Kevin Parker pour Under The Radar où il raconte que cet album, c’est comme voir un ami changer avec le temps, mais du point de vue de cet ami. Par conséquent, les différents singles raconteraient une histoire dans laquelle deux compères s’éloignent petit à petit, d’abord avec le triangle de Eventually, puis se séparent sur ‘Cause I’m A Man avant de se retrouver et former un diamant sur Disciples. A vous de juger si cette théorie fonctionne.
“La pochette de “Currents” a été inspirée par un certain type de diagramme qui m'est venu à l'esprit en essayant de visualiser les thèmes de l'album, je suppose.” C’est ce qu’a signalé Kevin Parker concernant le sens de cette pochette. Le chanteur en profite également pour balancer les deux images qui l’ont inspiré pour l’artwork, qui correspondent certainement aux instructions reçues par Robert Beatty. Il n'y aurait donc pas de messages cachés.
Après l’engouement qu’a suscité cette pochette, de nombreuses portes se sont ouvertes pour son graphiste. Par la suite, il est entré dans le monde de la pop en participant notamment à l’album “Rainbow” de Kesha en 2017 et en travaillant régulièrement avec le New York Times, tout en restant dans son style bien spécifique. Ce visuel a tellement marqué le public de Tame Impala qu’on le retrouve même sur des paires de Jordan ou repris par les tarés de Gorillaz. Avec leur album suivant, “The Slow Rush”, le groupe a choisi de changer encore une fois de direction artistique sur la pochette. Celle de “Currents” s’est donc imposée comme un Ovni dans la carrière de Tame Impala. Et elle n’a toujours pas fini de faire parler d’elle.