Que vaut "Good Cop Bad Cop", l'album solo du batteur des Arctic Monkeys ?

Matt Helders et son ami de longue date Joe Carnall, chanteur dans le groupe Millburn, viennent de sortir « Good Cop Bad Cop », un disque qui tente de s’éloigner de l’univers des Arctic Monkeys, mais qui peine à trouver sa propre identité.

Ça passe ou ça casse. Se lancer dans un projet solo quand on fait partie d’un groupe à succès, c’est toujours quitte ou double. Le risque de produire une pâle version de ce qui a fait la gloire du groupe est là, tout comme celui d’aller dans une direction totalement opposée, en se laissant aller aux expérimentations les plus folles. Le disque de Good Cop Bad Cap se situe au milieu de cette équation : il est à la fois expérimental et osé dans certaines productions, mais aussi très (trop?) proche des ballades et de l’atmosphère des Arctic Monkeys, avec Joe Carnall au chant qui s’inspire parfois trop du phrasé d’Alex Turner.

Bons débuts. Silk And Leather fait partie des plus beaux morceaux, tant il ne ressemble en rien à ce qu’on connait du batteur, avec des synthés planants et tranchants qui donnent une vraie texture à ce disque. C’est la deuxième chanson de l’album, et on se dit que oui, Matt n’est pas que le mec qui tape sur sa batterie derrière Alex Turner, et qu’il a une vraie esthétique musicale qu’il va défendre sur ce disque. Idem pour les débuts de Sharp Shooter, aux allures de tube 80’s direction l’espace, même si le refrain à la "Arctic Monkeys" est marqué en gros sur le front. 

Un simple écart ? Pas vraiment. L’album alterne ensuite entre les compositions plus personnelles et celles qui, malheureusement, auraient été meilleures chantées par le frontman des Monkeys. C’est notamment le cas pour End Of Level Boss Part One, et encore une fois, ce sont les refrains qui jouent en sa défaveur. Idem pour Quarter Past June. Heureusement Taste The Danger, Landline et Time Crisis viennent redonner un peu de fraîcheur au disque et plonge l’auditeur dans leurs univers. Enfin. 

Good Cop Bad Album. Pour une première sortie solo, Matt ne s’en tire pas si mal. Fatalement, les 17 années passées aux côtés d’Alex Turner ne peuvent pas s’envoler comme si de rien n’était. Mais l’album manque (un peu) de chansons comme Silk And Leather, qui est vraiment la meilleure de ce disque. On ne change pas une recette qui gagne, certes, mais c’était justement l’occasion d’y ajouter une touche personnelle. Et elle manque un peu de saveur.