Praa, la rennaise qui veut tout bouffer

Que se passe-t-il à Rennes ? Pendant cinquante ans, la capitale bretonne vibra au son des guitares électriques et puis, là tout d’un coup, des gamins nommés Columbine, Saro ou encore ABD changent le disque qui tournait en fond depuis longtemps : direction le rap, et des sons plus frais, dans une ville qui, à l’image des Transmusicales chaque année, n’en finit pas de surprendre. La preuve avec la dernière trouvaille en date, Praa.

Rennes-Paris-Rennes Après des études d’économie, à Rennes, la jeune femme a commencé par monter à Paris. Elle s’est cherché (inscription rapide à la fac), s’est trouvé (retour à Rennes pour construire son home studio et enquiller les maquettes) et a surtout rencontré celui qui va alors tout changer : Julien Vignon, aka Timsters. Rencontre décisive : lui vient de lancer son label Elephant and Castle, elle signe dessus et charme tout le monde, jusqu’aux Anglais, avec son groove électronique autant inspiré par Loyle Carner que Lomepal ou Anderson .Paak.

Comme de la Motown des années 90. Un jour, sa mère lui a dit « Si tu veux avoir un bon accent anglais écoute les Beatles ». Peut-être le meilleur conseil. Praa s’éxécute. Et l’histoire lui a donné raison ; ses prods ne sonnent pas comme du copié collé mal traduit sur Google, et les morceaux publiés depuis le début d’année sont déjà dans les radars. A la fois chanteuse, compositrice et productrice, la rennaise multi-casquette a donc la visière bien tournée vers l’avant. Son nom ? Inspirée par celui de la rue où elle a grandi, rue de Prague. « Praa en tchèque. Je trouvais la sonorité jolie » confiait-elle lors de sa première interview. Jolie comme son sens du rythme, n’est-ce Praa ?

Le premier album est attendu pour l’automne. Et Praa sera en concert le 29 mars au Pop Up du Label avec Miel de Montagne et Form pour la soirée Label Club #2. Plus d’infos ici.