Pourquoi le coronavirus nous rappelle à quel point la musique est importante

En rendant impossible les concerts partout en France, voire dans le monde, le Covid-19 nous rappelle paradoxalement à quel point la musique est vitale, qu’on l’écoute à plusieurs, en petit comité ou barricadé chez soi.

C’est l’une des premières images drôles qu’on ait pu voir sur internet, suite à l’annonce des mesures de confinement prises en Europe, en Italie puis progressivement en France : des dizaines de personnes groupées sur leurs balcons respectifs, toutes « réunies » en respectant un cordon sanitaire pour reprendre en chœur des chansons populaires. Une scène d’abord inédite, puis répétée partout en Italie et même hackée par des fans d’Aya Nakamura avec le tube Pookie.

On vous aurait décrit cette scène voilà encore un mois, vous auriez rigolé. Aujourd’hui, vous trouvez cet exercice touchant. C’est l’une des conséquences inattendues de cette pandémie mondiale : en nous ôtant le plaisir de bouger, d’aller en concert ou en festival (ceux déjà annulés ou ceux qui le seront bientôt), elle renforce notre besoin d’écouter de la musique. Sur Facebook, des groupes de musiciens s’organisent déjà pour faire tourner des bandes d’enregistrement pour écrire la musique de cette période, à plusieurs. Dans le secteur du classique, certaines salles (fermées) réfléchissent déjà à diffuser des concerts gratuits en ligne, à l’image du Metropolitan Opera de New York et du Berliner Philharmoniker qui met gratuitement à disposition certaines de ses archives.

D’autres initiatives devraient encore émerger en ces temps silencieux, et on les guettera avec un plaisir inversement proportionnel à celui d’être bloqué chez soi, avec le sentiment d’être revenu au temps de la prohibition maintenant que la musique live est interdite. Une seule chose à éviter pendant ces quelques semaines de confinement : les concerts en appartement qui, bien qu’ils apparaissent comme une riposte aux interdictions, n’en restent pas moins dangereux. À Osaka, au Japon, l’ouverture des clubs dits underground ou de maisons réunissant jusqu’à 100 personnes sont rapidement devenus des foyers d’épidémie majeurs pour tous les mélomanes. Il faudra donc s’armer de patience et, on vous le souhaite, posséder un balcon pour chanter à l’air libre.

Crédit photo une : AFP.