2020 M03 16
C’est l’une des premières images drôles qu’on ait pu voir sur internet, suite à l’annonce des mesures de confinement prises en Europe, en Italie puis progressivement en France : des dizaines de personnes groupées sur leurs balcons respectifs, toutes « réunies » en respectant un cordon sanitaire pour reprendre en chœur des chansons populaires. Une scène d’abord inédite, puis répétée partout en Italie et même hackée par des fans d’Aya Nakamura avec le tube Pookie.
#Coronavirus :
— François Beaudonnet (@beaudonnet) March 14, 2020
Confinés chez eux, les Italiens s'étaient promis de sortir sur leurs balcons pour chanter ensemble "fratelli d'Italia", l'hymne national.
Et du Nord au Sud, de Milan à Palerme, ils l'ont fait. 😘
pic.twitter.com/YLvv52Mk0y
Italia, ti vogliamo bene! Tutti insieme ce la faremo
— Íñigo Errejón (@ierrejon) March 13, 2020
Italia, te queremos! Todos juntos saldremos adelante. pic.twitter.com/3Azu14vL1P
Sacré corona https://t.co/5MkPcbI53l
— Aya Nakamura (@AyaNakamuraa) March 15, 2020
On vous aurait décrit cette scène voilà encore un mois, vous auriez rigolé. Aujourd’hui, vous trouvez cet exercice touchant. C’est l’une des conséquences inattendues de cette pandémie mondiale : en nous ôtant le plaisir de bouger, d’aller en concert ou en festival (ceux déjà annulés ou ceux qui le seront bientôt), elle renforce notre besoin d’écouter de la musique. Sur Facebook, des groupes de musiciens s’organisent déjà pour faire tourner des bandes d’enregistrement pour écrire la musique de cette période, à plusieurs. Dans le secteur du classique, certaines salles (fermées) réfléchissent déjà à diffuser des concerts gratuits en ligne, à l’image du Metropolitan Opera de New York et du Berliner Philharmoniker qui met gratuitement à disposition certaines de ses archives.
In need of an opera fix? Or maybe just a break from Netflix? @MetOpera is coming through with free web streams, starting Monday, March 16.
— LA Opera (@LAOpera) March 14, 2020
Whether you're an avid opera-lover or a new fan, we can all agree that watching the world's best in our pajamas will be a kick. https://t.co/12cswD3ygy
D’autres initiatives devraient encore émerger en ces temps silencieux, et on les guettera avec un plaisir inversement proportionnel à celui d’être bloqué chez soi, avec le sentiment d’être revenu au temps de la prohibition maintenant que la musique live est interdite. Une seule chose à éviter pendant ces quelques semaines de confinement : les concerts en appartement qui, bien qu’ils apparaissent comme une riposte aux interdictions, n’en restent pas moins dangereux. À Osaka, au Japon, l’ouverture des clubs dits underground ou de maisons réunissant jusqu’à 100 personnes sont rapidement devenus des foyers d’épidémie majeurs pour tous les mélomanes. Il faudra donc s’armer de patience et, on vous le souhaite, posséder un balcon pour chanter à l’air libre.
Crédit photo une : AFP.