2018 M03 28
Sea, sex and Sun. Diplo a grandi à Fort Lauderdale, un des hauts lieux du spring break en Floride, ce qui explique probablement en grande partie son goût pour les musiques qui incitent au frotti-frotta sur la plage. Depuis qu’on le connaît (approximativement, depuis la sortie de Newsflash en 2003), l’Américain a beau multiplier les collaborations et les projets, il ne semble avoir qu’un même et unique but : composer la bande-son de nos futures nuits blanches, à consommer de préférence avec de la MDMA (si c'était légal bien sûr), de l’energy drink et tout un tas de sons différents (le baile funk, le hip-hop, l’EDM, le R'n'B, le dancehall) à portée de main.
Sono mondiale. Influencé par les légendaires Timbaland et The Neptunes, Diplo, biberonné au hip-hop et à la soul, est en effet de ces producteurs qui inondent leur sampler et leur MPC de mille influences, de préférence non-occidentales. Tendre une oreille à ses compilations « Hollertronix », aux disques de ses anciens protégés (Bondé Do Role, CSS), à ceux du projet Major Lazer (formé aux côtés de DJ Jillionaire et Walshy Fire) ou de son label Mad Decent, c’est ainsi s’exposer à des musiques du monde entier : du kwaïto d'Afrique du Sud au kuduro d'Angola, en passant par la dance music brésilienne ou les musiques électroniques syriennes (Omar Souleyman).
Hit machine. S’il est également connu pour ses fameux remixes – de Daft Punk, de Bloc Party ou de Kanye West -, Diplo, c’est aussi un tas de tubes à son actif : Paper Planes de M.I.A. (la première artiste à le rémunérer pour son travail de production), Unstoppable de Drake, Run the World (Girls) de Beyoncé, My Superman de Santigold ou Evil Boy de Die Antwoord. En clair, le mec est partout, et même sur les disques de Justin Bieber, Madonna ou No Doubt.
California love. On l'aura compris, Thomas Wesley Pentz passe la plupart de son temps en studio et sur les routes du monde entier pour magnifier le mythe de la teuf sans fin. Forcément, ça fait parfois flop – ses flirts avec l’EDM, ses saillies parfois misogynes qui lui ont valu d’être surnommé « Dickplo » il y a quelques années -, mais Diplo reste un producteur d’exception.
Pour s’en convaincre, deux exemples : le mix Chasing The Dragon en 2011, dans lequel il revisite avec beaucoup de soin le son psychédélique de la fin des années 1960, mais aussi « California EP », qu'il a souhaité comme un retour à ses origines hip-hop. Avec Goldlink, DRAM ou Lil Yachty comme nouveaux compagnons de route. Soit la crème de la crème, comme toujours.