2018 M02 9
Votre nouvel album sort aujourd’hui. Pas trop stressés ?
Julia : On est super excités ! Ça fait un moment qu’il est terminé et qu’on attend qu’il sorte. On est super contents du résultat, mais on ne se met pas la pression, le succès ça nous importe peu. On ne joue pas notre vie en mode « pourvu que ça marche… » On profite et on est déjà hyper heureux d’être ici.
Mathieu : Le premier album, on l’a fait sur la longueur. On était plutôt détendus. Là on a quand même eu une pression au niveau du timing.
Julia : « Mafia Douce » était sorti chez Discograph, racheté depuis par PIAS. Du coup on a eu une petite période où on marchait sur des œufs, on ne savait pas trop où on allait. Et finalement PIAS a grave kiffé les démos. On est super contents d’être chez eux, on est bien encadrés.
Comment vous procédez pour composer vos albums ?
Benoit : On commence par les instrus. On adore les belles mélodies. Quand l’une d’entre elles nous plaît, on essaie de poser un yaourt en anglais dessus. Après il y a une première phrase qui sort et qui guide le thème de la chanson. On ne démarre jamais avec un thème imposé. C’est la mélodie et l’ambiance du morceau qui posent le cadre. On essaie d’être précis dans le flou.
« On a fait un album pour les Schtroumpfs. »
Julia : C’est le bleu. Le cobalt.
Benoit : Ouais on a fait un album pour les Schtroumpfs. Il y a même une chanson qui s’appelle Bleu cobalt. Je me suis demandé : « pourquoi j’ai écrit ça ? » J’ai fait les beaux-arts, un peu de peinture, et je relisais des lettres de Van Gogh avec son frangin où il disait que le cobalt est une couleur divine. On est parti là-dessus. C’est pas un truc que j’ai décidé dès le départ, c’est le résultat de toutes les choses qu’on a absorbé.
Quand on écoute votre album la thématique principale c’est le voyage, l’évasion. Vous confirmez ?
Benoit : Le but c’est de s’évader, de se fondre dans un tout infini, plus vaste. Au cœur de l’album il y a une œuvre de Caspar David Friedrich qui s’appelle Le voyageur contemplant une mer de nuages. Nous on fonctionne plus en termes d’images qu’en termes littéraires. Ce type-là, c’est un peu le tragédien du paysage. Et le paysage c’est un peu la métaphore de la vie. Regarde les mecs qui montent l’Everest, ils essaient de chercher un absolu dans ces ascensions-là. Une sensation de se fondre et de s’oublier soi-même.
Et votre tournée dans les pays de l’est, c’est venu comment ?
Julia : On n’avait pas beaucoup bougé avant, du coup c’est vraiment la tournée qui nous a tous liés. C’est assez fou de défendre ses chansons en français dans des pays où la culture est si différente et de voir les gens applaudir comme des foufous. Sur le premier album c’était surtout de la pop française, et c’était trop bien de voir que des gens qui ne comprenaient pas du tout ce qu’on disait ressentaient le message qu’on voulait faire passer.
Benoit : Hum… Pour le super like, clairement : David Hockney. Depuis vingt ans il est retourné dans sa cambrousse et il est tout le temps dehors à peindre le même chemin à toutes les saisons.
Julia : Moi je kiffe trop un mec qui s’appelle Jakob Ogawa. Il est scandinave je crois. Il fait une espèce de pop aérienne avec des guitares chorus et je l’aime trop. Il a une chanson qui s’appelle All your love et j’aimerais trop bosser avec lui. On est un peu en contact sur Instagram, j’attends juste qu’il vienne à Paris. Là, je match direct !
Jonathan : Par contre Hélène Ségara ça passerait pas.
Julia : Non, Florian Philippot ! On l’a croisé dans l’ascenseur hier à France Inter. Il ressemble trop à Jules-Édouard Moustic de Groland. L’angoisse. Hélène Segara on l’aime bien quand même.