2019 M12 11
Goût d'inachevé. Certes, le dernier album de Phoenix a provoqué plus de gêne que d'enthousiasme. Certes « Ti Amo », paru en 2017, paraissait finalement assez fade malgré son ambition (être un disque de « disco italienne et estivale ») et un concept poussé à l'extrême - se réapproprier l'imagerie italienne des sixties et enregistrer des versions live des titres dans un théâtre du 18ème siècle, autrefois fréquenté par Mozart.
Sauf que les Versaillais, malgré ces petit errements, restent possiblement ce qui est arrivé de mieux à la pop française des vingt dernières années, une des rares formations hexagonales à avoir su traverser les frontières avec une vraie proposition et un réel succès : un Grammy Award et un Madison Square Garden rempli, notamment.
Retour au bercail. Fort de cette réputation, Thomas Mars et ses acolytes toujours bien coiffés continuent donc de jouir d'un intérêt considérable. Ce qui explique sans doute l'excitation ressentie à l'annonce de leur retour en studio. En partie à la Gaîté Lyrique, où ils travaillent également à la composition d'une chanson pour le prochain film de Sofia Coppola. En partie à Motorbass, l'antre d'Étienne De Crécy et du défunt Philippe Zdar, avec qui le groupe a enregistré quatre de ses longs-formats.
C’est du moins ce qu’annonce le studio parisien, situé à Montmartre, et on espère que les quatre comparses sauront se souvenir du mot d’ordre de l’ancien maitre des lieux pendant les sessions de ce septième album : « J'essaie constamment de garder mon instinct enfantin sur un morceau, expliquait Zdar à Brain Magazine. J'essaie de recréer cela dans tous les disques. C'est pour ça que je m'entends si bien avec les Phoenix. Dans leur musique, ils racontent l'émotion de leurs 17 ans. Moi j'aide les gens à retrouver leur feeling d'ado. »
Crédits photo : Mix with the Masters. A regarder d'ailleurs, sa vidéo où le patron de Motorbass explique le mix de Lisztomania.