Nouvelle tête : P.r2b, la chanson française en mode lo-fi

Le bitume avec une plume. À ceux qui pensent que la pop française actuelle ne met finalement en son que des textes dignes d'un Marc Lévy non publié, un conseil : tendre une oreille curieuse à Pauline Rambeau (aka P.r2b). Prêter attention à l’authenticité de ses mots et de son interprétation est encore le meilleur moyen de comprendre à quel point la Française, révélée par le collectif La Souterraine, ose tutoyer la poésie à chacun de ses textes.

Amoureuse de Paname. Pensons ici à Océan Forever, sorte de balade visqueuse dans les rues parisiennes, nourrie au rap, ponctuée d’inclinaisons électroniques lo-fi, portée de bout en bout par un texte qu'elle interprète façon Brigitte Fontaine et qu’elle a voulu, comme elle le confiait à France Culture : « Comme un travelling au ralenti. Paris, cette ville qui est très belle et dans laquelle on a du mal à vivre... » Pensons également à Tu ne dis jamais rien, une des reprises de Léo Ferré à retrouver le 27 avril prochain sur la compilation « C’est extra » (orchestrée par La Souterraine, une fois de plus), où l’on distingue aisément toutes les qualités de son interprétation, sans doute favorisée par ses années passées dans les couloirs du cours Florent et de la Fémis.

Synthèse pop. D'ici la rentrée, P.r2b arrive avec sa première mixtape (au format cassette), avec une dizaine de chansons à elle ou des reprises, mais il y a déjà tant à (re)découvrir sur elle : ses deux premiers courts-métrages (dont un centré sur une jeune fille amoureuse de la musique de Moondog), ses clips auto-réalisés et ses morceaux qui, de Conte de Noël à Le permis, étonnent à chaque fois. C'est puissant, c'est synthétique, c'est parfois drôle, c'est P.r2b !