« NoGeo » de Logan Takahashi est la perle ambient-techno que vous avez ratée en 2016

  • Injustice : la section des disques ambient-techno est toujours oubliée dans les bilans de fin d’année. Quel fut le meilleur d’entre eux en 2016 ? Certainement celui composé par la moitié de Teengirl Fantasy, Logan Takahashi.

    Le futur a soi-disant disparu en l’an 2000, en même temps que le fantasme des voitures volantes. Sur « NoGeo », premier essai solo de Logan Takahashi, l’avenir est pourtant – à l’image de sa pochette – radieux : il se compose de couleurs pastel, avec des immeubles de verre et des jardins-jacuzzis aériens, et il est le fruit d’un génie de l’expérimentation.

    No(w) future. Sur ce fameux « NoGeo » paru sur la stèle sacrée de Ghostly International (Shigeto, Telefon Tel Aviv, Tycho, Com Truise…), aucun signe avant-coureur d’une désolation dystopique servie dans la science-fiction bon marché. Le producteur basé à New York dévoile une autre facette d’un futur en construction et joue les funambules avec les synthétiseurs, les patterns et autres effets invraisemblables. Mélodies rafraîchissantes, rythmiques binaires furtives : tout semble éloigné mais tout s’emmêle dans un unisson instrumental à la fois beau et complètement léthargique.

    Clin d’œil 16Bits. Inspiré de la scène électro de Brooklyn, les jeux vidéo des années 1980 et les sonorités orientales, ce « NoGeo » – en hommage à la célèbre console Neo Geo – oscille entre ambient, techno et vaporwave, avec le charnel comme point d’orgue : « Il y a une idée qui m’a beaucoup inspiré ces cinq ou six dernières années, […] celle de voir la technologie et les ordinateurs comme des entités organiques », explique le savant fou sur la plateforme de son label. S’affrontent alors organismes technologiques et mécanismes naturels. Un paradoxe complexe en façade, mais pourtant si intelligent et simple au fond. Finalement, « NoGeo » s’écoute comme un double-sens, à l’image de notre modernité : d’un côté des individus désormais augmentés, de l’autre des processeurs plus que jamais… vivants.