Missy Elliott, Nina Kraviz… : ces femmes qui se sont imposées dans un « milieu d’hommes »

Le rap, le death metal, le classique et la techno sont, encore, des milieux considérés comme majoritairement masculins. Pourtant, des femmes y brillent. En voici quelques-unes.
  • Missy Elliott

    « Je porte un toast à Missy Elliott, à la façon dont elle ne s’est pas laissée marcher dessus par les hommes, leur a montré qu’une femme peut se débrouiller seule, mener sa propre barque, innover et créer de belles choses sans aucune peur », clamait Janet Jackson en janvier 2018. Car au-delà des bangers (Work It, Get Ur Freak On, Lose Control) Missy E, c’est avant tout une image.

    Celle de la femme noire libérée, tantôt garçon manqué tantôt féminine, qui possède 5 Grammys dans l’armoire de son salon. Si Nicki Minaj, Cardi B ou Béyoncé sont ce qu’elles sont aujourd’hui, elles le doivent à la plus grande icône féministe du rap américain, qui leur a vaillamment pavé la voie.

    Angela Gossow

    14 ans d’activité, 6 albums, 3 EP. L’aventure d’Angela Gossow avec Arch Enemy aura été fructueuse. Sous ses faux airs de bikeuse sortie tout droit de Sons of Anarchy, l’Allemande est une véritable virtuose du chant guttural - autrement dit, des beuglements typiques du death metal. Au point de devenir une référence d’un milieu si peu féminisé que le terme désignant le.la chanteur.se est « frontman ». Quant à la verve de Gossow, appréciez plutôt.

    Khatia Buniatishvili

    Ses pairs la surnomment la « Féministe de la musique ». Et ce n’est pas anodin. Force est de constater qu’avec ses robes échancrées, son rouge à lèvre rouge vif et sa stature, la virtuose franco-géorgienne dénote. Au point de dérider le milieu du classique, qu’elle a conquis sans mal, en reprenant ce qu’elle appelle des « trucs de mecs », comme Les Tableaux d'une exposition de Moussorgski ou Petrouchka de Stravinsky. En même temps, avec Martha Argerich comme mentor…

    Nina Kraviz

    De loin, on pourrait la confondre avec Leeloo du Cinquième élément de Luc Besson. Pourtant, a DJ et productrice russe, derrière ses traits fins et son charme évident, n’a rien d’une arriviste. Voilà dix ans qu’elle est sur le circuit de la musique électronique, après des débuts modestes où elle écumait les clubs moscovites. En 2013, Resident Advisor a sorti la vidéo Between The Beats: Nina Kraviz, où l’artiste ne se fait pas prier pour dégommer le sexisme dont elle est victime et dénoncer la place de la femme au sein du monde de la musique électronique.

    Aujourd’hui, elle en est l’une des valeurs sûres et a troqué les nuitées russes pour les plus grands festivals du monde. GG.