2022 M09 26
Every Baby Needs a Da Da Daddy (Les Reines du music-hall, 1948)
La naissance d’une étoile. Nous sommes en 1948 : Marilyn Monroe n’a que 22 ans et elle est encore inconnue du grand public. Mais elle n’a qu’une envie, montrer ce qu’elle sait faire en chant et en danse devant des caméras.
Après avoir pris des cours dans tous ces domaines et joué les figurantes deux fois, elle a droit à son premier rôle d’envergure au cinéma dans ce film de Phil Karlson, initialement imaginé comme une série B.
Les Reines du music-hall est d'ailleurs un échec à sa sortie et le contrat de Monroe est rompu par la Columbia, mais cette injustice est réparée quelques années plus tard lorsque la notoriété de l’artiste donne une nouvelle chance au film. Le public découvre alors que dès ses débuts, Marilyn Monroe avait déjà la voix d’une grande.
Diamonds Are a Girl's Best Friends (Les hommes préfèrent les blondes, 1953)
Une scène de légende qui inspirera notamment Madonna dans le clip de Material Girl (1985) et Baz Luhrmann dans Moulin Rouge (2001). Cette fois, Marilyn Monroe n’est plus une inconnue, et n’importe qui peut comprendre pourquoi en regardant cette chorégraphie entrée au panthéon d’Hollywood, figurant dans l’adaptation signée Howard Hawks de la comédie musicale éponyme de Broadway.
Vêtue d’une inoubliable robe fuchsia en satin imaginée par William Travilla et magnifiée par le Technicolor du film, Monroe chante l’amour des diamants en citant entre autres Tiffany's et Cartier, entourée de danseurs à ses pieds, dont un certain George Chakiris, futur acteur de West Side Story et des Demoiselles de Rochefort.
Eblouissante, l’actrice chante de surcroît elle-même la quasi-totalité du morceau à l’exception de la fameuse intro aigue, une rareté à une époque où le doublage était monnaie courante à Hollywood.
I Wanna be Loved by You (Certains l'aiment chaud, 1959)
À la fin des années 1950, Marilyn Monroe est entrée dans une autre dimension. Et rien ne l’illustre mieux que sa prestation dans cette comédie culte de Billy Wilder, qui contient l'une de ses performances les plus fameuses, un morceau où elle chante entourée de deux hommes déguisés en femmes et qui attirent le regard d’un homme – ce qui est encore un peu chaud pour la censure à l’époque.
Elle y chante de nombreuses paroles en scat, dont trois mots désormais associés immédiatement à elle et donc synonymes de glamour : "pou pou pidou", déjà repris pour le personnage de Betty Boop dans les années 1930, puisque la chanson a été chantée pour la première fois par Helen Kane en 1928.
My Heart Belongs to Daddy (Le Milliardaire, 1960)
Décidément, encore ce diable de Daddy ! Et oui, cette chanson présente dans le film de George Cukor (dont le titre original est... Let's Make Love) parle bien d’un sugar daddy.
Bienvenue en 1960 : Monroe se présente sous le nom de Lolita et déclare qu'elle n'est "pas censée jouer avec les garçons", avant de dire en français dans le texte "Mon coeur est à Papa...You know...Le Propriétaire". Et près avoir exécuté une chorégraphie volcanique, elle enlève son pull et chante cette dernière phrase en collant de corps : "That little old man, he just treats it so good" [son cœur].
Ce morceau est d’autant plus sulfureux que Marilyn Monroe le chante devant celui avec qui elle partage l’affiche et une relation secrète à l’époque du tournage, notre Yves Montand national, alors époux de Simone Signoret, tandis que l’actrice est encore mariée avec Arthur Miller.
Bref, une performance musicale réellement iconique (le mot n’est pas galvaudé pour une fois), mais qui sera malheureusement la dernière pour Marilyn Monroe au cinéma.
Happy Birthday, Mr. President (1962)
On le sait, derrière l’image de sex-symbol forgée par l’industrie hollywoodienne qui l’a broyée, la vie de Marilyn Monroe était un enfer. C’est malheureusement on ne peut plus vrai l’année de sa mort il y a soixante ans, où rien ne lui est épargné.
Elle en profitera quand même pour faire l’une des apparitions les plus célèbres de l’histoire de la télévision. C’était le 19 mai 1962 : à l’occasion d’un gala organisé au Madison Square Garden de New York en l’honneur du 45ème anniversaire du Président John Fitzgerald Kennedy, Monroe débarque sur scène pour lui chanter une version modifiée de Joyeux Anniversaire d’une voix tellement sensuelle qu’elle met encore un peu mal à l’aise aujourd’hui, malgré l’absence de Jackie Kennedy, peut-être au courant des rumeurs sur une possible liaison entre son mari et la star.
Pour ce qui est l'une de ses dernières apparitions publiques seulement quelques semaines avant sa mort, Marilyn Monroe fait aussi sensation en arborant une robe en soie si moulante qu’elle ne peut rien porter en-dessous, et dont la couleur chair laisse croire qu’elle est nue.
Imaginée par Jean-Louis Berthault, elle est sertie de 2500 strass, et passe désormais d’un vieux milliardaire à l’autre contre quelques millions aux enchères (jusqu'à la polémique cette année avec Kim Kardashian accusée de l'avoir ruiné lors d'une soirée), ce qui est un peu malaisant et triste, mais pas autant que la mort tragique et mystérieuse de sa propriétaire, à seulement 36 ans, le 4 août 1962.
Blonde, sortie sur Netflix (et disponible via CANAL+) le 28 septembre, réalisé par Andrew Dominik avec Ana de Armas dans le rôle de Marilyn Monroe.