2018 M12 3
Le chant des partisans. Jusqu'à il y a encore quelques semaines, Kopp Johnson ne comptabilisait que quelques milliers d'écoutes sur Spotify. Depuis les premiers rassemblements orchestrés par les gilets jaunes, le rappeur a vu ses compteurs exploser. Notamment grâce à un titre : Gilet jaune, vu 2,5 millions de fois à ce jour sur YouTube, relayé par Booba sur sa page Instagram et porté par des paroles explicites. « J’ai voulu mettre l’essence (c’est trop cher) /J’ai payé les taxes (c’est trop cher) / Faut cotiser par-ci (c’est trop cher) / Faut cotiser par-là (c’est trop cher). »
L’insurrection qui vient. Chauffeur-livreur au quotidien, Kopp Johnsson n'est de toute façon pas le seul rappeur à donner de la voix ces derniers jours. Avec Kozi, Mr Fabre, Luno et Momo, on peut même dire que ça vient de partout : d'Issy et d'Haïti comme de la Côte d’Azur et de l’Eure. Bon, c’est quand même assez limité musicalement (« J'ai rédigé les paroles en moins de deux minutes », raconte même Kopp Johnson au Huffington Post), mais ça a au moins le mérite d’être sincère, contrairement aux discours des politiques, au soutien d’Alain Soral (assez gênant...) ou aux propos de Young Gilet Jaune de Young Jeune et ses punchlines peu en phase avec les revendications du mouvement : « J’ai besoin d’amour et de diesel pour rider à bord de la BM »...
Le salaire de la peur. Ces derniers jours, quelques gros noms de la scène rap française se sont également manifestés. À l'image de Kaaris, qui s'est affiché sur Instagram avec un gilet de jaune, et de Jul qui, lors d'un live diffusé sur ses réseaux, a souhaité encourager les Français à poursuivre la lutte : « Grosse dédicace aux gilets jaunes. Sur le grand-père, ils ont raison! » C'était probablement important de le rappeler.