Les chiffres le prouvent : les femmes sont encore sous représentées dans les charts

Une enquête vient de révéler une terrible vérité : depuis 2012, seuls 23% des tubes classés dans le Top 100 américain ont été interprétés par des femmes. Et non, la trentaine de singles publiés par Taylor Swift ne suffisent pas à inverser la donne...
  • Lundi dernier, alors que le monde de la musique, nous y compris, était occupé à célébrer les artistes féminines les plus inspirantes, créatives et influentes de notre époque, une enquête s'apprêtait à révéler l'envers du décor de l'industrie. Cette étude, financée en partie par Spotify, on la doit à l'Université de Californie du Sud, et sa conclusion est terrible : sur les 800 morceaux à s'être immiscés dans le Billboard Hot 100 entre 2012 et 2019, seuls 23% étaient l'œuvre d'artistes féminines. Pis encore : 2% à peine étaient produits par des femmes.

    « Ce sont les trois mêmes majors qui embauchent les neuf mêmes gars pour travailler sur tout », s'est exclamée Heba Kadry, ingénieuse du son ayant œuvré pour Björk ou Deerhunter, qui profitait de l'interview accordée au Billboard pour rappeler qu'un grand nombre de femmes travaillaient dans la production musicale et qu’il ne fallait pas les oublier.

    Cette inégalité, on la distingue jusqu'au Grammy Awards, où le nombre de femmes nominées, bien qu'en légère hausse (28,1% en 2021, contre 6,4% en 2017), paraît bien faible en comparaison à leurs homologues masculins. Ce n'est peut-être pas pour rien si l'Académie a fini par engager un responsable chargé de la diversité et de l'inclusion l'année dernière : l’idée, clairement, est de tendre vers un équilibre. Encore loin d'être trouvé quand on sait que les femmes ne représentent que 32% des artistes au sein de la pop music, et que ce chiffre tombe à 12,3% dans le hip-hop.

    Au grand désarroi de la chercheuse Stacy L. Smith qui, dans un entretien à Le Devoir, disait : « Ce qui est vraiment problématique, c’est que ces hommes et leur vision du monde dressent les grandes lignes de la culture pop [...] Ça ne reflète pas le monde dynamique dans lequel nous vivons ».