2019 M06 14
Comment est venue l’idée de ce changement d’identité qui, sans en être vraiment un, laisse penser que tu courras désormais en solo ?
J’ai toujours joué dans des groupes montés autour des chansons que j’écris. S’afficher en solo, c’est plus proche de la réalité en ce qui me concerne. Pour le deuxième album, j’ai d’abord choisi les musiciens parce qu’ils défoncent ! Je ne connais personne d’autre pour mieux accompagner la direction que je prends. Même sans “groupe", je reste très bien entouré.
Theo Lawrence du coup, maintenant ce sera qui ? Y’a-t-il eu un cœur brisé dans l’histoire ?
Pas de cœur brisé. Tout va pour le mieux. Ça m’est déjà arrivé de me séparer de musiciens parce que rien n’allait, mais c’est pas du tout le cas avec The Hearts. Pas de gossip pour cette fois-ci ! Nevil le claviériste se consacre à sa carrière de graphiste et Thibault le batteur poursuit ses autres projets musicaux. De mon côté, je suis toujours le même gars de Gentilly, sauf que j’habite à Bordeaux. La musique, elle évolue ! Mais le plus important reste les chansons : trois accords et des paroles solides. Mes héros sont des personnes qui quand elles jouent, juste avec une guitare, tout est déjà là : Doug Sahm, Willie Nelson, les frères Balfa. Cet album est inspiré par les musiques du Texas et de la Louisiane, où les arrangements rajoutent de la saveur et de la personnalité au songwriting. Ces régions mélangent les styles comme nulle part ailleurs, il y a toujours de la soul dans la country et de la country dans la soul. C’est ça que j’essaye de faire.
Quel est le lien avec le nouveau morceau, artistiquement parlant ?
Le nouveau morceau The Worst In Me parle de la mauvaise influence et de l’emprise qu’une personne peut avoir sur une autre. Le style est d’inspiration swamp rock, c’est un des titres que je préfère jouer en live. Je suis toujours accompagné par Olivier Viscat et Thibault Ripault, le bassiste et le guitariste des Hearts. Les nouveaux musiciens sont Bastien Cabezon à la batterie et Julien Bouyssou à l’orgue. Ils forment un groupe avec Thibault, The Possums. Quand je les ai entendus jouer ensemble, ça m’a tout de suite donné envie de les rejoindre. On est parti pendant quinze jours à Valdosta en Georgie (USA) pour enregistrer le prochain album au studio Soil of the South chez le producteur Mark Neill. On n’avait presque jamais joué tous les cinq ensemble avant l’enregistrement et ça a rendu tout le trip encore plus excitant. De retour en France, on est retourné en studio à Paris pendant trois jours pour enregistrer d’autres nouveaux morceaux et l’album sera un mélange de ces deux sessions. Notre manière de procéder était plus instantanée que jamais et ça colle très bien au nouveau répertoire. C’est un plaisir vraiment particulier d’arriver à faire la chanson qu’on veut en une prise live. Tu gagnes en spontanéité ce que tu perds en sophistication. Plus j’avance, plus j’essaye de m’amuser et de simplifier ma musique pour la rendre plus directe. Et c’est un long chemin.
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Crédit photo une : Alysse Gafkjen