Le label Initial, déjà grand gagnant des Victoires de la musique 2019

Avec trois artistes nommés dans six catégories des Victoires, le label Initial Artist Services peut déjà être sûr de repartir avec au moins un trophée lors de la prochaine cérémonie. Une vraie surprise pour un label créé voilà à peine deux ans.
  • Carton plein. Comme tous les ans à la même période, les nominations pleuvent pour les Victoires de la musique. Comme toujours, il y a des noms auxquels on ne s’attendait vraiment pas (Feu! Chatterton dans la catégorie « Album rock de l’année »), d’autres qui semblent placés dans la mauvaise catégorie (Her concourant pour l’album de musique électronique de l’année) et puis surtout, pour rester positif, des confirmations. Parmi les plus évidentes, celles d’Eddy de Pretto (3 nominations), Angèle (2 nominations) et Clara Luciani (1 nomination) ; trois artistes signés chez Initial Artist Services, la toute fraiche pépinière d’artistes d’Universal.

    IAS pour les intimes. Le succès des trois artistes nommés ci-dessous est réel. Le premier album d’Eddy s’est écoulé à plus de 200 000 exemplaires, le single Tout oublier d’Angèle cumule 60 millions d’écoutes en stream et l’album « Sainte victoire » de Luciani dispose d’une revue de presse impressionnante. Si les trois ont réussi à rapidement s’imposer, c’est en premier lieu grâce à leur talent, mais aussi à une structure que personne n’a vu venir, créée en octobre 2016 par Universal pour attirer des artistes « en développement » (même si le terme ne veut plus dire grand-chose) jadis effrayés par les grosses structures.

    Avec Angèle, Eddy de Pretto et Clara Luciani, IAS peut ainsi se targuer d’avoir signé trois des meilleurs artistes du moment, musicalement s’entend ; chacun parvenant à s’imposer dans les airplays sans rien concéder à la qualité. Il semble loin le temps où Bertrand Cantat s’en prenait à Jean-Marie Messier, alors patron d’Universal, dans une lettre restée gravée dans les mémoires. C’était en 2002, année où le leader de Noir Désir profitait des 17ème Victoires de la musique pour dire tout le mal du PDG de la major où le groupe était pourtant signé.

    Rubrique « qui sommes-nous ? ». Conçu comme un incubateur d'artistes, la petite structure compte moins de dix salariés. Et même si Initial peut s’appuyer sur les moyens logistiques d’Universal, n’en reste pas moins que cette « sous-division » fait plus que le boulot, majoritairement toute seule. À l’intérieur, on retrouve des professionnels comme Pierre Cornet (on lui doit la découverte de Petit Biscuit), Yann Dernaucourt (un ancien tourneur de chez Asterios où il a produit Orelsan ou Fauve), l’ancien bassiste de Fauve (Stéphane Muraire) ou encore Flavie Jaubert, manageuse de Christine and The Queens (elle-même nommée cette année aux Victoires).

    En bref, une sorte de Dream Team aux allures d’OVNI qui devrait notamment permettre, sauf surprise, à Eddy de Pretto, tout juste 25 ans, de faire un holdup sur les prochaines Victoires. Il concourt dans les catégories « Artiste masculin » (plutôt ironique pour ceux qui connaissent les paroles de ses chansons), « Album de musiques urbaines » et « Concert de l’année », où il affrontera notamment Orelsan. Comme quoi, de la fête de trop à la fête qui est finie, la consécration est souvent là où on ne l’attend pas.

    Pour revoir notre interview d'Eddy de Pretto, c'est par là.
    Pour l'interview d'Angèle, c'est par ici. 
    Et pour le 3 minutes avant le concert de Clara Luciani, cliquez ici.