L’histoire de Voyager, le vinyle envoyé à 22 milliards de kilomètres de la Terre

En 1977, la NASA envoie deux sondes spatiales, Voyager 1 et Voyager 2, respectivement en direction de Jupiter et de Saturne. Évidemment, aucun voyageur à bord, mais deux vinyles dorés nommés “Voyager Golden Record” contenant des photos, sons et musiques terrestres. Le but du projet est alors de communiquer avec d'éventuels extraterrestres. Et pour ça, rien de mieux que de leur faire écouter notre musique.
  • Tout débute quand, quelques mois avant que ces sondes soient envoyées dans l’espace, la NASA demande à Carl Sagan, astronaute américain, de rassembler “des messages destinés à une possible civilisation extraterrestre”. Une équipe composée de chercheurs et d’artistes se met alors à réunir toutes les informations ) transmettre aux aliens, en commençant par les meilleurs morceaux possibles, que l’on retrouve sur le "Voyager Golden Record".

    Les membres du projet prennent immédiatemen leur job très au sérieux, malgré le fait qu’il y ait très peu de chances que des extraterrestres trouvent ce fameux vinyle. Fait assez délirant : Jimmy Iovine, futur producteur pour Patti Smith Group ou encore U2, alors âgé de 23 ans, était l’ingénieur du son des morceaux envoyés dans l’espace.

    L’objectif étant de conserver le "Voyager Golden Record" le plus longtemps possible dans l’espace, le disque est composé essentiellement d’uranium ; un matérieur qui devrait donc se désintégrer d’ici 4 milliards d’années. Sur ce vinyle de 30 centimètres, il est possible de mettre seulement une heure et demie de son. Le choix sera donc crucial. En fin de compte, on retrouve beaucoup de musique classique (Bach, Mozart, Beethoven), mais aussi des chansons japonaises, bulgares, péruviennes ou encore sénégalaises. 

    Toujours selon la NASA, les Beatles ont eu écho du "Voyager Golden Record" et souhaitaient envoyer leur morceau Here Comes The Sun dans l’espace. Petit souci technique : les quatre musiciens n’avaient pas les droits de leur propre chanson. Mais un titre rock s’est tout de même glissé sur le vinyle final, il s’agit de Johnny B Good de Chuck Berry, grâce à Ann Druyan qui travaillait sur le projet. Cette dernière insistera pour que la musique de ce bon vieux Chuck se retrouve dans l’espace aux côtés de Mozart. Dommage que personne n'ait eu l’idée de glisser un bon morceau de punk pour bien faire flipper les aliens.

    Finalement, la NASA décide de prolonger le trajet des deux satellites hors du système solaire. Ces deux navettes envoyées dans l’espace depuis 43 ans seront toujours présentes quand la Terre et le Soleil auront disparu, et le "Voyager Golden Record" aussi.

    Au fait, une playlist réunissant une grande partie des morceaux présents sur le "Voyager Golden Record" est disponible juste ici.