2018 M06 25
Dans la légende. C’est marrant, cette façon qu’ont certaines chansons d’être indissociables de leur clip, voire de perdre carrément en intérêt sans les images qui les accompagnent. Aux États-Unis, This Is America de Childish Gambino est sans doute le meilleur exemple de cette tendance à l’heure actuelle. En France, c’est PNL qui l’illustre mieux qu’aucun autre. Non pas que les morceaux d’Ademos et N.O.S. soient aussi ennuyeux que la lecture de l’annuaire en Basse-Normandie, mais il faut bien reconnaître que les clips concoctés par Kaméraméha leur permettent de tenir la corde à l’applaudimètre – enfin, de faire le buzz comme on dit désormais.
Ambition. Kaméraméha, c’est qui ? C’est quoi ? Un collectif formé d’Uriel Abalo, de Julien Ipek, de Sophiane Afroun et de Nasser Bessalah, soit quatre types à l’origine de la charte graphique de PNL. Le logo, donc, mais surtout les clips : Bené, Jusqu’au dernier gramme ou encore le dernier À l’ammoniaque, réalisé aux côtés de Mess et de Kim Chapiron (réalisateur et cocréateur du collectif Kourtrajmé).
À chaque fois, le procédé est le même : des ralentis, des gros plans sur le duo des Tarterêts les bras ouverts, de longs panoramas sur différents paysages vierges de toute présence humaine, l’utilisation massive du drone, la présence d’animaux atypiques (singe, hyène, etc.) et une facilité à trouver des lieux iconiques à l’étranger.
Unique. À chaque fois, c’est pourtant réussi et de plus en plus ambitieux. À l’ammoniaque, par exemple, représente plus de huit millions de vues en trois jours et une esthétique toujours plus cinématographique. Ce petit quelque chose en plus crée la confusion pendant cinq minutes entre la beauté des paysages désertiques et les bâtiments de la cité de l'Essonne. Surtout, il éloigne PNL de tous les suiveurs ayant repris à leur compte les mêmes codes ces dernières années.