Interview : Kaky nous ouvre les portes de son "Joli monde "

Repéré grâce à ses «  KakySounds  » sur Instagram, Kaky a pu mettre un pied dans l’industrie musicale. Une aubaine pour cet artiste, qui a rapidement enchaîné avec l’EP « Room 404 ». Aujourd’hui, avec ses clips hauts en couleurs, il dévoile les prémices de son premier album à paraître le 17 juin. On lui a donc demandé à quoi ressemblait son « Joli monde ».
  • Tu t’es d’abord fait remarquer grâce à tes KakySounds. D’où est venu ce concept et en quoi consiste-t-il ?

    Kaky : Pour mes 20 ans, mes potes m’ont offert un enregistreur externe. J’avais vu une vidéo d’un Américain qui samplait un bruit de micro-ondes pour faire un synthé. J’ai trouvé ça ouf ! J’ai commencé à me prêter au jeu et c’est comme ça que j’ai lancé les premiers KakySounds. En gros, je prends des objets du quotidien, je les enregistre, je filme tout ça avec un montage assez serré, puis je pose mon couplet sur l’instru que je viens de créer, face caméra. C’est clairement du sampling, sauf que là, on fait ça avec des sons que l’on va chercher nous-même dans la « nature ».

    Tu t’es servi de ces vidéos comme base pour ton EP « Room 404 » sorti en mars 2021 ?

    Exactement. Je l’ai composé de manière un peu naïve. Une fois que j’ai commencé à avoir plus d’expérience et que j’ai rencontré un producteur avec qui je travaille encore, Caméléon, je me suis dit que ça faisait sens de faire un projet où on regrouperait tout ce que j’avais pu faire comme KakySounds. Tous ces KakySounds sont des titres de l’EP. 

    En mars 2022, tu as commencé à teaser ton premier album avec le clip de Cerf volant, une ode à l’insouciance de l’enfance. Est-ce que cette relation entre le monde de l’enfance et celui des adultes est un thème central du disque ?

    Oui. Il est même devenu une sorte de philosophie pour cet album. Il faut toujours regarder le monde qui t’entoure avec un œil d’enfant pour espérer le voir joli. J’essaye de développer cette métaphore-là, un peu de façon insouciante. Puis, il y a pas mal de titres qui parlent du fait de croire en ses rêves, de ne jamais abandonner… C’est une période que j’ai traversée, quand j’ai commencé à faire de la musique sérieusement et que j’ai arrêté le chemin qu’on m’avait dit de prendre avec les études. C’est quelque chose que j’ai envie de défendre. Ce disque parle de cette magie, de cette insouciance, de cette naïveté que tu peux avoir quand tu es enfant, et qu’il ne faut pas oublier. C’est comme ça que tu deviens qui tu veux être.

    Le 1er avril dernier, tu as dévoilé un clip du même nom. Dans celui-ci, tu évoques ta rencontre amoureuse avec Lara Chochon, celle avec qui tu co-réalises toutes tes vidéos.

    Quand j’écris une chanson, j’essaye toujours d’avoir quelque chose qui me touche dans un premier temps, avant d’en parler. 1er avril, c’est un titre que j’ai composé très rapidement, juste après l’EP. Ça a été le premier morceau via lequel j’ai rencontré un autre producteur avec qui l’on a fait le disque, Timsters. On l’a enregistré pendant les premières sessions, et on l'a directement validé pour l’album.

    Dans « Joli monde », peut-on s’attendre à ce que tu évoques des thèmes aussi persos que sur 1er avril ?

    Oui, il y en a plusieurs. Chaque chanson, à un moment donné, a une part de moi qui est très personnelle. 1er avril est particulier : c’est du storytelling, il y a des références que seulement Lara et moi pouvons comprendre et c’est le jeu. Après, je dirais qu’il y a tout de même des morceaux plus universels, notamment dans la façon dont je les aborde. Mais chaque chose a une part de moi. Je ne pourrais pas l’écrire sinon.

    Avec le troisième extrait, Tableau, tu as dévoilé la cover de ton album « Joli monde » ainsi que sa date de parution, le 17 juin. À la fin du clip, on voit également 14 logos qui semblent correspondre aux 14 titres du disque. C’est un clin d’œil à tes KakySounds ?

    C’est marrant que tu dises ça. On a fait le truc dans l’autre sens cette fois : les morceaux étaient finis. J’ai toujours ces KakySounds qui me collent à la peau, et qui font partie de moi finalement. On les a récemment repris d’ailleurs. En tout cas, je voulais que chaque titre ait un visuel fort. En plus, les thèmes que j’explore sont très facilement représentables en logo. Mais c’est vrai que ce délire d’objets fait très KakySounds. Puis, je trouvais ça cool de le raconter comme ça.

    Tu sembles très attaché à la notion de « groupe » dans ta musique.

    Bien sûr ! C’est un truc que j’ai toujours voulu avoir, qu’on retrouve beaucoup dans la scène rap. Je trouve ça normal : arriver avec sa « famille » et monter les échelons. On m’a proposé de composer avec des producteurs plus… installés, je dirais. Mais j’ai besoin d’apprendre à l’aide de ceux qui m’entourent. Travailler comme ça, c’est certes plus long, mais demain, tu vas savoir ce que tu veux et ce que tu fais. Puis ce n’est pas que pour moi : ceux qui bossent avec moi le font aussi avec d’autres artistes maintenant.

    Crédit photos : Natas

    « Joli monde » est disponible en précommande. Kaky sera en concert à partir du mois de septembre. Pour revoir la « Jack Session » de Kaky, c’est par ici.