2021 M01 9
Retour en l’an 2000, au moment où le téléchargement en ligne n’était encore qu’au début de sa mutation. À l’époque, Napster sert seulement à envoyer des fichiers d’un ordinateur à un autre. Rapidement, les internautes comprennent qu’ils peuvent récupérer gratuitement les albums de leurs groupes préférés sur la plateforme. Beaucoup de ces artistes vont s'y opposer, à commencer par Metallica.
Tout commence le 13 avril 2000 quand Metallica porte plainte contre Napster pour “violation de droits d’auteur” en dénonçant les internautes qui balançaient gratuitement leur musique sur internet. À l’époque, il y a en effet près de 100 morceaux du groupe disponibles sur le site, postés par près de... 335 435 internautes. Aussitôt la justice saisie, toutes ces personnes sont éjectées du site… Avant de se réinscrire simplement sous un nom différent.
Après un an de démêlé judiciaire, Metallica gagne son procès en mars 2001 et tous les morceaux présents sur Napster sont supprimés. Pour autant, le site internet n’a pas complètement fermé, mais il a été contraint de rendre payant la plateforme créée par Shawn Fanning et Sean Parker. Après ce procès et la condamnation de Napster, Metallica s’est bien sûr mis à dos des centaines de milliers d’auditeurs, qui ont été très déçus de l’attitude du groupe. Cet épisode de leur carrière a bien terni leur image, à une époque où leur succès était loin d’être à son prime.
A l’époque du procès, Lars Ulrich, le batteur du groupe, se vante d'avoir contribué à tuer Napster. Le musicien a complètement retourné sa veste aujourd’hui, puisqu’il a déclaré être très heureux de voir sa musique être disponible gratuitement sur la plateforme, convertie depuis au streaming légal. Communication sincère ou simple moyen de reconquérir ses fans ? Personne ne le sait, mais vu que désormais les artistes présents sur le site sont rémunérés, on comprend mieux le changement d’attitude du batteur.
Depuis 2015, Napster est devenue une plateforme de streaming qui compte près de 20 millions d’utilisateurs mensuels. Le comble est qu’on y retrouve désormais l’intégralité du catalogue musical de Metallica. À la fin, c’est toujours Internet qui gagne.