Quand Julian Casablancas plaquait les Strokes pour sortir son premier album solo

A posteriori « Phrazes for the Young », sorti le 30 octobre 2009, est une œuvre transitoire qui marque la fin d’une époque avec les Strokes (façon de parler) et le début d’une nouvelle, qui donnera naissance à The Voidz, cinq ans plus tard.

Un délire. Le Julian Casablancas sur « Phrazes for the Young » est un homme de 31 ans un peu perdu. D’un côté, il est vilipendé par ses copains des Strokes qui en ont marre de ses problèmes d’alcool, et qui refusent de jouer sur ses compositions solos. De l’autre, il est pour la première fois seul face à ses démons, mais aussi sans personne pour lui dire quoi que ce soit. Libre et libéré, Julian arrête de boire et se lance dans la confection de « Phrazes for the Young », un disque difficile à cerner, qui fait écho au passé (Out Of The Blue, Glass) mais qui, surtout, laisse les fans de la première heure sans voix, se demandant où va celui qui incarnait à lui seul le rock revival des années 2000. 

2009, la fin d’une époque. Pour Julian, ce disque semble avoir été une sorte de suicide artistique nécessaire pour briser son image avec un énorme marteau. Et quoi de mieux pour ça que de réaliser absolument tous ses rêves les plus fous ? À quel moment le morceau de synth-country de plus de 5 minutes sur une rue de Manhattan est une bonne idée ? Jamais. Mais cela n’a pas empêché Julian de le faire, quitte à laisser aux auditeurs le sentiment que le chanteur des Strokes n’arrivait justement pas à se contraindre, voulant tout caser dans un disque de 8 morceaux. L’exacte même impression peut être ressentie sur River of Brakelights ou Tourist

Les prémices d’une nouvelle ère. Ceci étant dit, il y a sur ce disque quelques beaux moments, compactés sur la face A de l’album. Hormis Ludlow St., les quatre premiers morceaux de l’album tiennent la route : Left & Right in the Dark sonne comme une composition d’ « Angles » des Strokes (qui sortira deux ans plus tard en 2011) et 11th Dimension est un vrai tube synthétique et rétro. 

« Phrazes for the Young » est loin d’être un album essentiel, mais il l’a été pour Julian Casablancas. Et si cette liberté dont il jouit désormais avec The Voidz, son projet solo, lui permet aussi de continuer l’aventure avec les Strokes, alors tout le monde est gagnant. Surtout que récemment, le guitariste Nick Valensi a laché une info de taille : le nouvel album des New-Yorkais serait terminé. Une bonne nouvelle, non ?