2019 M01 30
Blague ou white ? Sauf respect pour eux, on a toujours su que quelque chose clochait chez les fans hardcore de Michael Jackson. Dix ans après sa mort, certains continuent de croire aux « soirées pyjamas » organisées par le roi de la pop avec des enfants, d’autres refusent même d’admettre qu’il est mort. Pourtant, tous, à côté de Leo Blanco (qui porte vraiment bien son nom) sont des amateurs. À 22 ans, cet Argentin s’est non seulement fixé pour objectif de devenir le meilleur imitateur de Bambi dans son pays, mais il a surtout mis les moyens pour ressembler comme deux gouttes d’eau à son idole. Après 30 000 $ d’opérations en tous genres, on peut dire qu’il a eu du nez. Enfin ça, c’est façon de parler.
Pendant ce temps, à Buenos Aires. Le documentaire (il faut bien dire délirant) réalisé en janvier par Barcroft TV permet de contempler le désastre de cette transformation physique – et on suppose aussi mentale. Leo Blanco voue une fascination à Jackson qui a débuté à l’âge de 15 ans, avec une première opération. En sept ans, dix autres ont suivi et comme diraient les garagistes, c’est une révision complète. Le nez, les pommettes, la mâchoire, le menton. Sans parler des gimmicks du chanteur qui permettent aujourd’hui à l’Argentin d’affirmer que « chaque opération le rapproche un peu plus de son objectif ».
Sosie rime avec maladie. Si son compte Instagram a permis de faire de lui un « influenceur » (45 000 abonnés), il n’en reste pas moins que Leo a surtout été influencé. Un peu trop. On ne peut s’empêcher de penser au lifting raté de cette autre fan d’Angelina Jolie qui, après 50 opérations, ressemble désormais plus à un zombie de Walking Dead qu’à l’actrice américaine. Dans le cas de notre fan de Thriller, c’est finalement encore plus inquiétant : après l’équivalent de 26 000 € d’opérations, sa mère avoue ne plus vraiment savoir qui est son fils ; ce dernier ayant d’ailleurs avoué que d’autres transformations étaient encore prévues.
Tout cela est évidemment risible, mais surtout tragique. Et amène à se poser de vraies questions sur l’impact toxique des réseaux sociaux sur une nouvelle génération égo-centrée qui, visiblement, ne sait plus à qui (ou à quoi) ressembler.