2019 M07 4
Sale temps pour les machos. Quand les historiens de la musique française se pencheront sur la fin des années 2010, ils pourront affirmer sans trembler qu’elles constituèrent un véritable changement pour les femmes. Du clip de Balance ton quoi d’Angèle à la pétition signée par 700 femmes pour lutter contre le sexisme dans la musique, sans oublier le nouveau film Le choc du futur (avec Clara Luciani et Alma Jodorowsky) de Marc Collin, les exemples ne manquent pas pour illustrer le changement des mentalités après des décennies à faire des femmes des plantes vertes à peine bonnes, dans le meilleur des cas, à chanter avec un groupe de mecs dans leur dos.
Dernier exemple en date, Haut les filles, un documentaire signé François Armanet qui donne la parole à dix pointures qui n’ont pas la langue dans leur poche. Citons Lou Doillon, Vanessa Paradis, Camélia Jordana, Charlotte Gainsbourg, Jehnny Beth (de Savages), Brigitte Fontaine, Françoise Hardy ou encore l’impétueuse Elli Medeiros. Face caméra, toutes expliquent la relation compliquée (pour ne pas dire plus) entre la musique électrique et les clichés sexistes. Le mot « rock » est ici à prendre au sens large – Françoise Hardy n’a jamais été Courtney Love – mais permet de prendre conscience des chemins de croix parcourus par toutes pour, finalement, arriver en haut de l’affiche.
Haut les filles, qui est évidemment un clin d’œil au tube un poil binaire d’Au bonheur des Dames (1973) est en salles depuis le 3 juillet. Prochaine étape, dixit une récente interview de Chris accordée au NME : « Que les femmes occupent davantage de postes techniques dans l’industrie du disque. »