Les guitares Gibson, c'est peut-être fini

  • L’étendard du rock est en berne. Le 9 février dernier, le Nashville Post a tiré la sonnette d’alarme : après plus d’un siècle de grattage de cordes par toutes les plus grandes stars du rock, l'entreprise serait peut-être condamnée à mettre la clé sous la porte.

    Désaccordée. La nouvelle est parue dans un communiqué de presse du PDG de Gibson, Henry Juszkiewicz. Lui qui avait déjà vendu une usine à Memphis pour renflouer les caisses et éviter la faillite en octobre dernier n’aurait réussi à récolter que 17 millions de dollars. Une somme loin d’être suffisante pour éponger la dette colossale de l’entreprise : un boulet de 375 millions de dollars que traîne Gibson à cause de mauvais placements commerciaux et du départ de l’ancien directeur financier Bill Lawrence.

    Henry Juszkiewicz

    Des mauvaises décisions. Pourtant, l’entreprise avoisine le milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel, et grâce à son PDG Henry Juszkiewicz et aux 130 millions injectés par GSO Capital Partners, elle a même étendu ses activités, passant de simple fabricant d’instruments à une entreprise tournée vers le monde de l’électronique : rachat de marques de home-cinéma, de casques, d’enceintes… Des prises de décisions très franches et des millions de dollars déboursés dans un secteur en baisse, qui ne sauvera malheureusement pas la maison.

    Un dernier espoir. Malgré tout, Gibson a jusqu’au 23 juillet pour régler ses dettes et assurer un plan de restructuration. Dans cette tâche, ils seront épaulés par la banque d’investissement Jefferies. Mais certains spécialistes comme Kevin Cassidy de chez Moody’s Investors Service estiment que l’entreprise s’apprête à vivre des moments difficiles. Parmi les solutions envisagées, le PDG pourrait pas exemple renégocier un échange de dettes à échéance avec son équipe, ou encore être contraint d’abandonner une partie de ses propres capitaux en guise de paiement des dettes. En attendant de trouver une solution, Gibson a revendu Baldwin Piano et continue de croiser les doigts pour trouver un accord avec des investisseurs ; comble de l’ironie pour l’une des dernière marques mythiques de guitare.