Gringe va-t-il tout péter en solo comme son pote Orelsan ?

La moitié des Casseurs Flowters barbue et coiffée d’un bonnet sort le 26 octobre « Enfant Lune », son premier album solo. La fête est déjà commencée ?
  • Ça se prononce « Grainje ». « Le prochain qui prononce mal mon nom, c'est moi qui l'écorche », prévenait Gringe (et pas « Grinnje » donc) dans un Planète Rap organisé en 2013 à l’occasion de la sortie d‘« Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters », le premier album du duo turbulent. À l’époque, on pensait qu’Orelsan, déjà connu, avait concrétisé un de ses délires d’ados en montant un posse avec son pote d’enfance, Guillaume Tranchant, lui aussi originaire de Caen. 

    C’était en réalité bien plus que ça : Gringe est plus qu’un backeur, qu’une belle gueule qui raconte des choses marrantes. C’est un MC, un vrai, dont la verve n’a pas à rougir face à celle de son compère normand, rencontré en 1999 dans un skateshop.

    Si c’était si facile, tout le monde le ferait. Et ça ne l’a pas toujours été. Car la formation des Casseurs Flowters remonte à 2003, soit dix ans avant la sortie du premier album. Pendant qu’Orelsan explosait en solo, le talent et l’écriture de Gringe, eux, n’ont pas péri. Comme un bon vin, ils ont pris en saveur, en caractère.

    Au point de déclencher immédiatement l’émancipation du rappeur, en 2013, qui devient un élément indissociable d’Orelsan. Ensemble, ils joueront les flemmards râleurs dans la mini série Bloqués et leurs propres rôles dans Comment c'est loin. En solo, l'homme au bonnet campera également le rôle de Simon Wizman dans Carbone réalisé par Olivier Marchal.

    Dans le sillage de la sortie de son premier album, Gringe est à la fois seul et bien accompagné. Loin d’être un arriviste, sans doute ne ressent-il pas cette pression inhérente à l’approche de ce jour sacré dans la vie d’un artiste. Sa notoriété n’est plus à faire, et son talent plus à confirmer. Cet album sera l’occasion, pour celui qui peut être considéré comme un second couteau, de devenir un katana. Et il en a le tranchant, Guillaume.