Grâce à son succès, BTS a ramené 3,6 milliards de dollars à la Corée du Sud

Sans faire de bruit en Occident, BTS et sa K-pop ultra calibrée se sont imposés comme l’un des phénomènes les plus importants de l’industrie musicale, tous genres confondus. Pourquoi ? Comment ? Jack a la réponse.
  • En mode conquête. Au sein d’une époque où l’emballage l’emporte trop souvent sur le contenu, où le storytelling semble prédominer sur le savoir-faire mélodique, peut-on réellement s’étonner du succès de BTS (acronyme de Bangtan Sonyeondan, soit « Boy Scout Imperméable aux Balles » en VF) ? La réponse, vous l’avez forcément : non.
    Mais ça n’empêche pas d’éprouver une certaine forme d’admiration pour son succès, BTS étant le premier groupe K-pop à se placer en tête du Billboard, le classement hebdomadaire des 200 meilleures ventes d'albums aux États-Unis.

    Ambassadeurs sud-coréens. Les sept garçons de BTS font encore mieux : en 2018, par exemple, ils ont rapporté plus de 3,6 milliards de dollars de retombées économiques. Au point qu’une question s’impose : comment un boys band sud-coréen peut-il afficher de tels chiffres ? En incarnant, à l’évidence, une certaine idée de son pays. Avec leur physique de gendres idéaux, leurs tenues savamment choisies et leurs chorégraphies efficaces, les gars de BTS suscitent en effet la sympathie. 

    Alors que d'autres groupes de K-pop subissent de plein fouet les susceptibilités nationales, BTS jouit au contraire d'une popularité inédite. Selon l'Institut de recherches Hyundai, leur « impact annuel sur la production » atteindrait non seulement 3,63 milliards de dollars, soit l'équivalent de 26 entreprises sud-coréennes de taille moyenne, mais aurait également incité 800 000 touristes à choisir la Corée du Sud comme destination en 2017. Prends-toi ça le Routard !

    Taillé pour le succès. Il faut préciser que BTS n'est pas un boys band quelconque. S'il a lui aussi été formé par un producteur véreux, ce dernier (Bang Si-Huyk, patron du studio Big Hit) n'a pas cherché à lisser la personnalité des différents membres. Dans ses textes, co-écrits par le groupe lui-même, BTS expose ainsi ses failles, évoque la dépression (« Chasse la peur de tes yeux ! Brise le plafond qui t'écrase ! », entend-on sur Not Today), prend position pour la cause LGBT et crée, de fait, un lien fort avec la jeunesse sud-coréenne. Mais pas que : depuis sa formation, BTS ne cesse en effet d'affoler les compteurs du monde entier.

    Phénomène mondial. En 2017, par exemple, le groupe a non seulement remporté le "Top Social Artist" au nez et à la barbe de Justin Bieber lors des Billboard Music Awards, avec plus de 300 millions de votes, mais a également été nommé parmi les 25 personnalités les plus influentes d'Internet par le prestigieux magazine Time. Et 2018 dans tout ça ? Oh, juste un featuring avec Nicki Minaj (vu plus de 60 millions de fois), un remix de Steve Aoki (rapidement certifié disque d'or), une tournée dans les plus grandes salles du monde (ponctuée par deux concerts à l'AccorHotel Arena de Bercy) et un film dédié à leur gloire (Burn The Stage : The Movie). Franchement, qui dit mieux ?