2018 M04 20
Une journée placée sous le signe de la fête, c’est le projet de Rudmo Squad et du Festival de l’Engagement qui proposent de se réunir pour danser sur de l’électro en plein cœur de Paris. Loin des à priori qui veulent que les free parties se déroulent en marge de la société, cette fois-ci le rassemblement est facilement accessible et prêt à accueillir chaleureusement les personnes suffisamment curieuses pour venir se poser devant une façade de 15kW qui balance de la musique techno.
Si la journée prévoit d’être festive, elle reste néanmoins une manifestation revendicative pour améliorer l’image de la free party et militer pour l’assouplissement des lois qui l’encadrent. Car depuis l’amendement sur la loi Mariani en 2001, la pilule a du mal à passer pour les ravers.
Tu bluffes Mariani. Dans les faits, la loi Mariani prévoit d’encadrer les free parties en assurant des normes de sécurité et en mettant en place « l’engagement de bonnes pratiques ». Selon la loi, tout événement qui diffuse de la musique amplifiée, réunit plus de 500 personnes (250 dans le premier texte) et qui est promu par voie de presse, doit donc être déclaré auprès du préfet du département qui se réserve le droit de l’autoriser selon les conditions de sécurité. Si le rassemblement a lieu sans autorisation, le matériel sonore du Sound System peut être saisi pour éviter toute nuisance sonore. C’est justement là que réside le problème pour les teufeurs.
Ravolution. La loi Mariani est passée depuis 17 ans, pourtant le débat pour la supprimer revient inlassablement. En 2016 FreeForm, une association qui défend et soutient la culture de la free party déclarait : « Quand on voit que sur les 4 000 soirées organisées chaque année seulement 2 ou 3 sont déclarées sur toute la France, on mesure combien cette loi est inadaptée. »
Un mouvement de «_ Ravolution_ » avait même été lancé en 2016 visant à réunir un maximum de Sound Systems pour appuyer leurs revendications. Pour les organisateurs, l’idée est de mettre un terme aux procédures abusives auxquelles ils sont souvent confrontés, stopper les saisies de matériel et permettre l’accès aux terrains publics inutilisés. Des revendications qui passent par la mise en place de discussions avec les mairies locales et une responsabilisation des teufeurs.
Apprendre à raver. Avec "la journée de la teuf", la culture de la free party compte donc redorer son blason en tendant la main aux plus curieux. Pour animer l’événement, des artistes emblématiques de la scène underground comme ENKO, Ling Ling, Johnfaustus et Lucas RHT défileront en continu sur la scène électro pour faire découvrir aux riverains la réalité de la culture Techno. L’organisation a même prévu des activités pour tous les apprentis-ravers : montage de caissons Hydraphonik 6TM, ateliers d’initiation au live machine avec Sekhmet Sound System, conférences sur les sujets principaux de la free party et projections de films…
L’événement repose entièrement sur le volontariat : des encadrants aux artistes tout le monde est bénévole. Preuve qu’aucun but lucratif ne se cache derrière le rassemblement, il n’y aura même pas de buvette ou de lieu de restauration. C’est pourquoi les organisateurs ont lancé une campagne de crowdfunding avec pour objectif de récolter les 2 100€ nécessaires pour faire vivre cette teuf. Pour l’instant la cagnotte est de 351€, donc si vous n’êtes pas en train d’économiser pour monter la plus grande Tecktonik Battle de France, vous pouvez toujours faire un don par ici.
La journée de la teuf se déroulera le 19 mai. Toutes les infos sur leur page Facebook.