Jamie xx s'essaie à l'opéra (mais il n'est pas le seul)

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  • Jusqu’au 23 février, le Palais Garnier vibrera au rythme de l’électro britannique de Jamie xx avec le ballet "Tree Of Codes" de Wayne McGregor. Pour l'occasion, on a rembobiné la courte histoire des nouveaux opéras électroniques aussi loin des dancefloors que des prima-donna.

    James Blake. Avec Blake Works I en 2016, les danseurs de l’Opéra de Paris ont usé leurs ballerines sur la musique de pointe de James Blake spécialement composée pour le chorégraphe William Forsythe. Habitué des lieux depuis 30 ans, il était invité pour ce retour fracassant par Benjamin Millepied, qui agace toujours les plus conservateurs avec sa manie de vouloir pousser les vieux meubles pour faire place à la modernité.

    Max Richter. Avec ses compositions tire-larme (la B.O. de The Leftovers) et d’autres délibérément destinées à nous endormir (l’album « Sleep »), le Berlinois, qui démembre aussi Vivaldi pour le rejouer avec des boucles, est l’un des compositeurs post-minimalistes qui fait le plus jaser. Il avait, en 2008, secoué la Royal Opera House à Covent Garden de Londres avec le ballet Infra de Wayne McGregor (encore lui, qui a aussi tenté l’expérience avec Ólafur Arnalds et Nils Frahm).

    The Knife. On n’arrête pas le progrès, surtout avec le cran des Suédois The Knife qui composaient avec des synthés et vocoders délurés la musique de l’opéra darwiniste Tomorrow, In A Year, inspiré de L’origine des espèces et présenté en 2010 à Barbican à Londres.

    Olivier Messiaen. Le messie d’une musique classique renouvelée ? Sans aucun doute. Avec son opéra Saint François D’Assises en 1934, Olivier Messiaen faisait passer derrière le rideau rouge l’un des premiers instruments de musique électronique : les ondes Martenot, François d’Assises n’a jamais été autant à l’avant-garde.

    Brandt Brauer Frick. En 2016, en racontant l’histoire du couturier Versace dans le spectacle Gianni, les Berlinois ont fait entrer leurs machines au Deutsche Oper à Berlin. C’était certes dans la petite salle, mais ils accompagnaient avec classe des reines du voguing, cette danse urbaine née dans les prisons américaines. Des détenus noirs et afro-caribéens, gays et trans reproduisaient des défilés de mode par la grâce de leur imagination, devenue un phénomène dans les clubs new-yorkais puis parisiens. C’est ce qui s’appelle avoir des Balls.