Daft Punk a-t-il tout piqué au groupe français Space ?

Ils sont français, portent des casques de robots et taquinent la musique électronique : non, ce ne sont pas Thomas Bangalter et Guy-Manuel, mais Space, un groupe oublié des années 1970. Enfin oublié… pas par tout le monde.
  • 1977. Le monde semble découvrir les ordinateurs et ça, on le doit majoritairement au groupe Kraftwerk qui s’apprête à sortir, en pleine période punk et disco, son album « Man Machine » qui marquera durablement la musique électronique. En France, dans cette époque pré-Internet, trois musiciens identifient très bien cet OVNI : ils se nomment Didier Marouani, Roland Romanelli et Jannick Top. Leur signe distinctif : faire de la disco synthétique dansante (ils ne sont pas les seuls) et surtout porter des casques d’astronautes.

    French touch avant la French touch. Leur single Magic Fly sera un carton mondial qui s’exporte jusqu’en Russie. Idem pour le premier album, publié chez Vogue, qui permet au groupe de parcourir la planète, allant même jusqu’à placer un album de Space dans la Station Mir en 1987 (logique après tout).

    Coincidence, je ne crois pas. Vingt ans après les débuts de Space, un duo français empruntera la même esthétique en la poussant encore plus loin. Inutile d’être devin pour comprendre que Space fut l’une des influences esthétiques de Daft Punk, également bercé aux épisodes de X-Or et autres animes japonais. Ce qui n’empêchera pas Bangalter, au moment de lancer le groupe Stardust avec Benjamin Diamond, de s’inspirer cette fois des Rockets, autre groupe étrange et français maquillé en gris métallisé.

    Quant à Didier Marouani, le leader de Space, il ne semble pas avoir été choqué par cet emprunt. « Il y a quelques années, ils ont dit qu’ils étaient les fils spirituels de Space, ça fait plaisir » disait-il voilà quelques années, avant de rajouter qu'il était même prêt à « faire quelque chose avec eux ». Pas de réponse jusque-là, les Daft doivent être trop loin dans l’espace pour capter…