Clap de fin pour les soirées Concrete à Paris

Le club emblématique de la scène électro a annoncé via un communiqué qu’il fermera ses portes le 22 juillet après une dernière soirée digne de ce nom.

Larguer les amarres. Histoire de bien fêter les adieux, la toute dernière soirée Concrete débutera le vendredi pour se terminer le dimanche soir, soit 50 heures de musique non stop. Trois jours et nuits d'électro qui viendront clôturer 8 ans de bons et loyaux service au 69 port de la Rapée dans le 12e arrondissement de la capitale. C’est sur sa page Facebook que le collectif, évidemment triste, a écrit quelques lignes concernant la fin d’une aventure : « Concrete est un rêve que nous aurions aimé continuer de construire au port de la Rapée pendant quelques années encore, mais les raisons que vous connaissez déjà vont nous obliger à stopper l’aventure d’ici peu. » En effet, le lieu était en sursis et en pleine discussion avec les propriétaires de la péniche pour éviter la fermeture. Celle-ci aura malheureusement bel et bien lieu. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

For 8 years now, we have fought hard to get things done in Paris, to live our passion and to make live the many passionate people around us, be they barmen, artists, technicians, runners, safety or cleaning agents ... It's also been 8 years since we've been trying to build the best club possible, despite the heavy financial and administrative constraints, and we're working hard to give you all the music and artists that we feel are the ones to be the most defendable in our niche. And it's been 8 years since you pushed us to surpass ourselves and to question us, and that you transmit to us your energy every week ends. Energy without which we could not have accomplished anything. Concrete is a dream we would have loved to continue building at the Port of the Rapée for a few more years, but the reasons you already know will force us to stop the adventure soon. So we decided to take the end of this beautiful project on the weekend of 19/20 July, in our own way, with a long farewell party from Friday to Sunday night non stop. So you have exactly one month left to come and see us one last time, and to celebrate with us the end of a place where so many musical and human adventures took place that we would need an encyclopedia to list them all. We are not going to hide from you that we are extremely sorry, and that it is very hard for us to write you this message. But we are already looking to the future, to come back stronger, with the same values, and put our experience and know-how in an even more ambitious project and on which we will strive to erase the defects that we have been criticized until today. So we want to see you many this weekend, and for all the week-ends to 21 July! Feed us with your energy once again, and give us the strength and desire to continue elsewhere this dream that we started in 2011!

Une publication partagée par Concrete Paris (@concrete.paris) le

Défricheur de talents. Le renouveau de l’électro, on le doit à Concrete. Pasteur Charles, un DJ qui a été présent lors de quelques soirées du collectif, explique : « Concrete stimule presque toutes les différentes scènes musicales de France. Les organisateurs programment quelques-uns des plus gros artistes mondiaux, mais ils ont au passage un regard et une attention profonde pour toutes les cultures underground. La programmation cherche à discuter avec le public, à raconter une histoire mais aussi à expliquer ce qu'est de la musique électronique contemporaine. »

Avec l’after dominical et le concept du « samedimanche », Concrete a toujours voulu changer la « petite » scène parisienne pour l’élargir aux plus grands nombres. « Cela fait 8 ans que vous nous poussez à nous surpasser et à nous remettre en question, et que vous nous transmettez votre énergie tous les week-ends. Énergie sans laquelle nous n’aurions rien pu accomplir », peut-on lire dans le communiqué.

Les salles dans le viseur. Mais au-delà de cette triste nouvelle, c’est tout un écosystème de la capitale qui se retrouve sous les menaces de fermetures administratives (La Mécanique Ondulatoire, Espace B, etc.), ou de plaintes du voisinage. Des lieux souvent fragiles économiquement qui se battent pour rester en vie et offrir de la diversité musicale. C’est bien dommage.