2019 M06 27
Larguer les amarres. Histoire de bien fêter les adieux, la toute dernière soirée Concrete débutera le vendredi pour se terminer le dimanche soir, soit 50 heures de musique non stop. Trois jours et nuits d'électro qui viendront clôturer 8 ans de bons et loyaux service au 69 port de la Rapée dans le 12e arrondissement de la capitale. C’est sur sa page Facebook que le collectif, évidemment triste, a écrit quelques lignes concernant la fin d’une aventure : « Concrete est un rêve que nous aurions aimé continuer de construire au port de la Rapée pendant quelques années encore, mais les raisons que vous connaissez déjà vont nous obliger à stopper l’aventure d’ici peu. » En effet, le lieu était en sursis et en pleine discussion avec les propriétaires de la péniche pour éviter la fermeture. Celle-ci aura malheureusement bel et bien lieu.
Défricheur de talents. Le renouveau de l’électro, on le doit à Concrete. Pasteur Charles, un DJ qui a été présent lors de quelques soirées du collectif, explique : « Concrete stimule presque toutes les différentes scènes musicales de France. Les organisateurs programment quelques-uns des plus gros artistes mondiaux, mais ils ont au passage un regard et une attention profonde pour toutes les cultures underground. La programmation cherche à discuter avec le public, à raconter une histoire mais aussi à expliquer ce qu'est de la musique électronique contemporaine. »
Avec l’after dominical et le concept du « samedimanche », Concrete a toujours voulu changer la « petite » scène parisienne pour l’élargir aux plus grands nombres. « Cela fait 8 ans que vous nous poussez à nous surpasser et à nous remettre en question, et que vous nous transmettez votre énergie tous les week-ends. Énergie sans laquelle nous n’aurions rien pu accomplir », peut-on lire dans le communiqué.
Les salles dans le viseur. Mais au-delà de cette triste nouvelle, c’est tout un écosystème de la capitale qui se retrouve sous les menaces de fermetures administratives (La Mécanique Ondulatoire, Espace B, etc.), ou de plaintes du voisinage. Des lieux souvent fragiles économiquement qui se battent pour rester en vie et offrir de la diversité musicale. C’est bien dommage.