2018 M03 27
Il était fan des Strokes et des Libertines.
Avant de former les Arctic Monkeys au début des années 2000, Alex Turner n’est qu’un jeune qui travaille de temps à autres dans un bar de Sheffield, se passionne pour le basket, tente de reproduire des beats hip-hop avec un des instruments de son père et remplit à contrecœur des formulaires pour aller étudier à Manchester. En 2003, c’est la révélation : avec ses amis (Matt Helders et Andy Nicholson, futurs membres de AM), Alex Turner se rend à Londres pour voir les Strokes sur scène dans la plus grande salle de concert de la capitale, l’Alexandra Palace.
Il n’a alors que 17 ans, mais il est en train de vivre ce qu’il croit être le rêve de sa vie : assister au concert du nouveau plus grand groupe de rock et rencontrer, par hasard, deux de ses idoles dans la foulée, Pete Doherty et Carl Barât.
À la base, il n’était pas le chanteur du groupe.
Ceux qui ne connaissent Alex Turner que depuis qu’il a adopté son look de crooner mi-50’s mi-has been (en gros, depuis qu’il s’est installé en Amérique et qu’il fréquente Josh Homme) risquent de remettre en cause leur goût pour la gomina. Car oui, au mitan des années 2000, Alex Turner adoptait le combo jean-basket et n’avait pas encore l’assurance qu’il peut avoir sur scène aujourd’hui. En studio, c’était pareil visiblement : trop timide, l'Anglais laisse à l'origine Glyn Jones assurer les parties de chant.
Il faudra attendre que ce dernier se retire, sentant qu'il n'a pas la force d'aller plus loin, pour qu'Alex Turner s'essaye derrière le micro et que la magie opère. Pour l'anecdote, notons que Leave Before The Lights Come On, publié un an après la sortie de Five Minutes With Arctic Monkeys, raconte déjà en partie cette transformation, Turner expliquant notamment qu'il n'est désormais plus le chanteur réservé que l'Angleterre semble tant aimer.
Il a d'abord pensé au nom "Death Ramps" pour son groupe.
À six ans, Alex Turner s’amuse à faire du vélo dans les bois de Sheffield. En plein cœur d’une ville industrielle, c’est un terrain de jeu idéal pour s’amuser avec ses copains. Seulement, il y a un hic : les rampes de vélo lui font peur. Pour les décrire, il leur donne même un surnom : « The Death Ramps », un nom qu’il trouve cool et qui, à l’adolescence, s’imagine bien donner à un de ses futurs groupes.
Alors, quand les Arctic Monkeys décident de faire appel à d’autres chanteurs pour des titres inédits sur les faces B de leurs EP (Miles Kane, Richard Hawley), Alex Turner a l’idée de renommer le groupe ainsi. Parce que c’est nostalgique, parce que ça fait rock et parce que leur pote Reino Lehtonen-Riley, propriétaire d’une bijouterie à Londres, leur a même confectionné des bagues « Death Ramps », visibles dans plusieurs clips de la bande.
Il a coécrit Fluorescent Adolescent avec sa petite-amie de l’époque.
Du NME à des poètes tels que Simon Armitage ou John Cooper-Clarke, ils sont nombreux à louer les qualités d’écriture d’Alex Turner, toujours très poétique, sensible diront certains, alors que lui préfère se définir à l'origine comme un écrivain qui avance « sur une corde raide entre Jarvis Cocker et Mike Skinner ». L’Anglais est toutefois assez malin pour solliciter un coup de main lorsqu’un texte le nécessite. C’était notamment le cas au moment d’écrire Fluorescent Adolescent, l’un des plus emblématiques singles des Arctic Monkeys, qu’il a cosigné en 2007 dans une chambre d’hôtel avec sa copine de l’époque, Johanna Bennett.
Aujourd’hui, on ne saurait que trop conseiller à cette dernière d’assister aux futures séances d’écriture de King Of Leon (dont son mari, Matthew Followill, est le guitariste), et à Alex Turner de continuer à coécrire pour les autres tant il semble exceller dans ce domaine : ceux qui ont écouté les deux premiers albums de Miles Kane (l’un avec six chansons de Turner, le second avec aucune) connaissent parfaitement son importance.
Il aime le karaoké.
C'était le 8 janvier 2008, pour ses vingt-deux ans. Dans un pub de la perfide Albion, Alex Turner et le rappeur Dizzee Rascal se lancent dans une reprise de Regulate de Warren G et Nate Dogg, un classique du hip-hop américain et du son G-Funk. Dans la foulée, le rockeur aurait même donné une version inédite (et solo) d'I Bet That You Look Good On The Dancefloor. Notons que Turner et Rascal ont également enregistré un morceau ensemble, Temptation Greets You Like Your Naughty Friend, disponible en deux versions : l’une, rock, sur la face B de "Brianstorm" en 2007 ; l’autre, hip-hop, sur l’album « Maths + English » de la star du grime.