2019 M01 17
Merci le streaming. Une grande partie des morceaux rap, en France comme aux États-Unis, sont écoutés en ligne via des plateformes de streaming. Ces écoutes sont comptabilisées et « transformées » en ventes d’albums via un système d’équivalence : 1000 streams équivalent à un album vendu. C’est grâce à ce système que le rappeur new-yorkais A Boogie Wit Da Hoodie s’est retrouvé en tête des charts. Les 83 millions d’écoutes en streaming sur son nouvel album « Hoodie SZN » valent 58 000 albums vendus. Seulement 823 copies intégrales du disque ont été téléchargées, ce qui montre que les auditeurs d’aujourd’hui ne s'intéressent plus au format album mais consomment la musique comme bon leur semble.
1500 streams = 1 album. Au-delà du fait que « le moindre morceau d’un rappeur à la mode représente la moitié des écoutes d’un label de rock indépendant sur une année », la raison pour laquelle aucun CD de « Hoodie SZN » n’a été vendu est simple : le rappeur n’en a même pas fait presser. Son disque était uniquement disponible en téléchargement. Le poids des écoutes en ligne est largement suffisant pour s’y retrouver financièrement. À ce rythme-là, les formats physiques finiront par complétement disparaître.
Depuis cette année, les équivalences ont changé. Alors que 1000 écoutes valaient 1 album vendu, le SNEP (Syndicat National de l'édition Phonographique) a décidé d’augmenter le seuil à 1500 streams. Une tentative desespérée pour diminuer l'influence du rap, qui domine actuellement le marché de la musique ?